Les « Jardins Pollen », créés par le duo de designers Perrot – Cao… avec du verre tchèque
Xavier Perrot est un jeune plasticien du paysage et co-fondateur du Cao – Perrot Studio, basé à Los Angeles et à Paris. Originaire de Bretagne dont la lumière est une de ses sources d’inspiration, Xavier Perrot a présenté, cette semaine, à l’Institut français de Prague, le concept des jardins « imaginaires » que l’on appelle également oniriques ou surréalistes, un concept créé avec son associé Andy Cao et qui emballe le public dans le monde entier. Dans leurs créations, ils utilisent des techniques traditionnelles de fabrication qu’ils appliquent à des matériaux communs et bon marché (grillage à poule, verre recyclé, fil de pêche, coquilles ou coques de noix de coco), souvent associés à des matériaux de luxe, comme le cristal. Le résultat ? Des installations artistiques à la beauté sublime, tels que des « nuages » ou des « arbres » scintillants qui donnent une nouvelle vie, une nouvelle dimension aux jardins, privés ou publics et aux sites historiques. Pour leurs récentes créations, les paysagistes ont fait appel aux artistes verriers tchèques, comme nous le raconte Xavier Perrot.
Vous êtes venu à Prague dans le cadre du Week-end des jardins ouverts, organisé du 9 au 10 juin. Comparé à votre travail, les jardins de Prague peuvent paraître assez traditionnels… Comment trouvez-vous les sites que vous avez visités ?
« A Prague, les jardins ont tendance à être figés, nous sommes dans un format historique. C’est assez somptueux à l’intérieur de la ville. Le problème se pose lorsqu’on ressort de la ville. Par exemple, nous avons visité le jardin de Kajetánka (dans le 6e arrondissement de Prague, ndlr) qui est tout neuf. Pour moi, c’était un choc… »
Pourquoi ?
« Il n’y avait, tout simplement, rien à voir ! Ou alors c’était très grossier. Souvent, les paysagistes prennent des choses du catalogue et les refourguent dans un jardin. C’est exactement cela. Il y a des bancs ignobles, des rampes d’escalier assez grossières. Pourquoi n’utilise-t-on pas le savoir-faire des artisans tchèques ? Peut-être que c’est une question de budget, peut-être que l’argent ne va pas là, où il devrait aller, je ne sais pas. »