Les ponts de Prague (1ère partie)

Photo: CzechTourism
0:00
/
0:00

Salut à tous les tchécophiles de Radio Prague - Ahoj vám všem, milovníkům češtiny Radia Praha ! Comme vous le savez, la ville de Prague a célébré, lundi dernier, 9 juillet, en grandes pompes le 650e anniversaire du Pont Charles - Karlův most. Un pont, chef-d'oeuvre de l'art gothique, qui est l'un des monuments historiques les plus visités de la capitale tchèque et offre un panorama unique sur la vieille ville et le Château de Prague. Mais l'idée de notre émission ne sera pas d'évoquer de nouveau l'histoire et la légende d'un pont qui, avant d'être baptisé Charles en 1870, était tout simplement désigné comme le « pont de pierre » - Kamenný most, ou le « pont de Prague » - Pražský most, mais plutôt d'entamer une série consacrée à la présentation et aux origines des seize autres ponts qui enjambent la Vltava, la rivière qui traverse et partage Prague en deux parties.

Le Pont Charles
Au total, à l'heure actuelle, ce sont dix-sept ponts qui permettent aux Pragois de passer la Vltava et de rejoindre les deux rives. Bien entendu, leur doyen est le Pont Charles, dont les travaux ont donc débuté en 1357 pour être achevés quarante-huit ans plus tard, en 1405. Quant au plus récent de tous ces ponts, il s'agit du pont dit « du tramway » - tramvajový most, achevé en 1975. Ce nombre de ponts n'est toutefois pas définitif, puisqu'il s'avère nettement insuffisant pour répondre aux besoins des transports et de la circulation automobile. La situation est la plus critique au nord et au sud de la capitale, où la construction de nouveaux ponts est projetée afin de désengorger d'autres quartiers.

Photo: CzechTourism
Pour présenter et passer en revue dans un certain ordre les dix-sept ponts pragois, nous avons choisi de suivre le cours de la Vltava. Le premier d'entre eux se trouve donc dans le quartier de Zbraslav, à environ treize kilomètres du centre-ville. Il s'agit donc logiquement du pont le plus au sud de la ville, puisque la Vltava, longue de 430 kilomètres, prend sa source dans la Sumava, en Bohême du Sud, région qu'elle traverse avant de remonter vers Prague et de se jeter dans l'Elbe. Ce premier pont s'appelle officiellement « Most Závodu Míru », soit « pont de la Course de la Paix », en référence à la course cycliste emblématique des anciens pays du bloc communiste, que certains ont même parfois appelée le « Tout de France de l'Europe centrale ». Construit au début des années 1960, ce pont routier en béton armé long de quelque 200 mètres ne dispose d'aucune caractéristique particulière ou marquante.

Le pont suivant, bien plus intéressant pour ce qui est des anecdotes, est celui de Braník - Branický most, ainsi baptisé selon le nom du quartier dans lequel il est situé. Ce viaduc ferroviaire long d'un peu plus de 900 mètres, est aussi parfois populairement et ironiquement appelé le « pont de l'intelligence » - Most inteligence. Un surnom qui n'est pas sans intérêt. En effet, de nombreux représentants de la classe dite « intellectuelle », comme des avocats, des philosophes, des médecins et bien d'autres érudits, condamnés par le régime au début des années 1950 à exercer des professions ouvrières, ont participé aux travaux de construction du pont entre 1949 et 1954. D'ailleurs, du fait de la nécessité de trouver rapidement du travail à tous ces intellectuels démis de leurs fonctions originelles, il est fort probable que les travaux aient été entamés avant même que le projet soit entièrement élaboré ! En 1969 cependant, le pont fut l'un des rares ponts ferroviaires de Prague à être officiellement baptisé Branický most, soit donc le pont de Braník.

Barrandovský most
Troisième pont : le pont de Barrandov - Barrandovský most, qui, lui aussi, porte le nom du quartier dans lequel il se trouve, toujours dans le sud de la capitale. Il s'agit sans aucun doute de l'un des ponts les plus importants pour la fluidité, très relative cependant, du trafic automobile dans la capitale tchèque, puisqu'il dispose de pas moins de quatre voies dans les deux sens de la traversée de la rivière et fait partie du périphérique. D'une longueur d'un peu plus de 350 mètres et d'une largeur variant de 40 à 55 mètres, il s'agit à la fois du pont le plus imposant, le plus large mais aussi le plus en biais des ponts pragois. Relativement moderne, il a été achevé dans sa forme actuelle en 1989. Les premiers travaux avaient toutefois été entamés en 1978 et avaient duré cinquante mois. A noter qu'avant de porter le nom du quartier, le pont s'est appelé entre 1981 et 1990 « Pont Antonín Zápotocký » - most Antonína Zápotockého, qui fut le deuxième président communiste après Klement Gottwald.

Železniční most
Enfin, quatrième et dernier pont pour cette première partie, le pont ferroviaire - železniční most. Même si les Tchèques le désignent plutôt comme le « pont de Vyšehrad » - Vyšehradský most, là aussi d'après sa position géographique dans la ville, il ne possède aucune appellation officielle. Voilà pourquoi on le présente simplement comme « pont ferroviaire ». Par rapport aux trois premiers, il s'agit d'un pont relativement ancien, puisque sa reconstruction a été réalisée en 1900 et 1901. Long d'un peu moins de 300 mètres, ce nouveau pont à deux voies remplaçait alors un ancien à voie unique. Reste qu'un tout nouveau pont, à la fois ferroviaire et routier, devrait voir le jour dans les années à venir et remplaçait l'actuel. Un pont qui a tout de même la particularité de faire partie du panorama de Vyšehrad et du Château de Prague, assurément deux des plus beaux endroits de Prague.

C'est donc avec le pont situé à Vyšehrad que se referme ce premier « Tchèque du bout de la langue » consacré aux dix-sept ponts de Prague. Et après nous être déjà rapprochés du centre-ville, de la vieille ville et du Pont Charles, nous poursuivrons cette présentation dès la semaine prochaine. D'ici-là, portez-vous du mieux possible - mějte se co nejlíp !, portez le soleil en vous - slunce v duši, salut et à bientôt - zatím ahoj !