Les problèmes de conscience des soldats tchèques au Koweït
Si une offensive contre l'Irak venait à être déclenchée, les soldats de l'unité de décontamination chimique de l'Armée tchèque pourraient voir leur indemnité mensuelle augmenter de 800 dollars. Telle est en effet la volonté du ministre de la Défense, Jaroslav Tvrdik, de retour d'une visite de ses troupes en attente au Koweït. Malgré cette motivation financière, 27 soldats ont cependant préféré rentrer au pays.
Pour de nombreux soldats tchèques candidats volontaires, l'argent est le principal facteur de motivation à un départ pour le Koweït. L'indemnité mensuelle moyenne dans l'unité de décontamination chimique se situe actuellement entre 1800 et 2000 dollars. En cas de déclenchement du conflit et d'une offensive contre l'Irak, le ministre tchèque de la Défense, Jaroslav Tvrdik, prévoit d'augmenter leurs émoluments de quelque 800 dollars par mois. Des revenus qui seraient alors plus de cinq fois supérieurs au salaire moyen en République tchèque. Pourtant, malgré cette perspective, 27 soldats de l'unité de décontamination ont profité de la visite récente du ministre de la Défense pour se faire rapatrier sur Prague. Les motifs les plus fréquemment avancés sont la famille, des problèmes de santé, mais aussi, plus simplement, la peur. Et bien qu'une certaine partie de la presse tchèque s'interroge sur les valeurs morales de ces « déserteurs », tant le ministre de la Défense que le commandement de l'unité de décontamination chimique respectent ces décisions. A l'image de Ludek Lavicka, psychologue de l'unité en place au Koweït.Résumé : Chaque soldat a des capacités psychiques et physiques qui lui permettent de remplir certaines missions. Chaque soldat est capable, d'une façon ou d'une autre, de travailler pendant une longue période dans des conditions défavorables et sous quelque pression que ce soit, d'où qu'elle vienne. Les soldats sont capables de supporter toutes ces conditions. Mais à un moment donné, chacun d'entre-eux peut être atteint de fatigue ou connaître un instant de faiblesse. Et il me semble que quand un soldat est capable d'être honnête avec lui-même, d'évaluer sa situation, ses capacités et d'admettre que ce n'est plus une mission qu'il est en mesure de remplir, cela prouve qu'il réfléchit sur ce qu'il fait, mais aussi sur sa vie. C'est mieux que d'avoir des remords dans les jours ou semaines qui suivent ou de mettre en danger les autres soldats à cause de ses propres incapacités ou faiblesses. Les soldats ont pris leur décision sur la base de leurs expériences, en toute conscience, et c'est pourquoi je ne perçois pas cette décision comme une défaillance.