Nous avons évoqué dans nos émissions, à plusieurs reprises, les réactions qu'ont provoquées en République tchèque les récents propos du Président français, Jacques Chirac. Ce dernier a reproché aux pays candidats à l'Union européenne d'avoir adopté une position pro-américaine en ce qui concerne une éventuelle guerre contre l'Irak. Le rédacteur en chef de Radio Prague, David Vaughan, a demandé son avis sur ces propos et sur les réactions qu'ils avaient suscitées à Jan Eichler, chercheur à l'Institut des relations internationales à Prague.
Résumé: Selon Jan Eichler, les réactions à Prague aux déclarations de Jacques Chirac étaient très émotionnelles mais elles ont joué aussi le rôle d'un catalyseur. Pour ceux qui se prononcent depuis longtemps en faveur de la ligne pro-américaine au sein de l'OTAN, c'était un argument pour renforcer les critiques anti-françaises. Mais il y avait aussi un grand malentendu concernant la lettre des huit qui avait été rédigée et signée il y a à peu près quinze jours. On avait reproché à Jacques Chirac de ne pas avoir consulté l'initiative concernant l'Irak avec d'autres partenaires européens. Jan Eichler rappelle cependant que c'est une pratique courante dans l'Union européenne où l'on organise souvent des sommets bilatéraux, éventuellement trilatéraux, sans consulter d'autres partenaires. Jan Eichler estime qu'il n'y a rien à reprocher à Jacques Chirac sur ce point-là. Sa réaction à Bruxelles était, certes, un peu exagérée, mais il ne faut pas oublier que pendant la crise irakienne Jacques Chirac doit résoudre beaucoup de problèmes. D'après Jan Eichler, dans ce contexte, la lettre des huit, même signée par l'ancien Président tchèque Vaclav Havel, était un coup porté à la France et à l'Allemagne.
