L'Irak, l'Union européenne et la Tchéquie
Les Quinze de l'Union européenne ont trouvé une position commune face à la crise irakienne. D'un autre côté, la position adoptée par certains pays candidats ne plaît pas à la France.
Le sommet extraordinaire de l'Union européenne, à Bruxelles, a répondu à une question brûlante, lundi soir : L'Union soutiendra-t-elle l'emploi de la force contre l'Irak ? La réponse est apparue sous la forme d'une résolution qui ne l'exclut pas, en tant que « moyen du dernier recours ». Cette résolution est claire : « La fin de la crise dépend du régime irakien qui doit respecter les conditions fixées par le Conseil de sécurité de l'ONU ». Le sommet extraordinaire de Bruxelles a réuni les chefs d'Etat et de gouvernement des pays membres. Les dix pays candidats à l'adhésion en 2004 n'y ont pas été invités, ce qui ne leur a pas tellement plu. Le Premier ministre tchèque, Vladimir Spidla, avant son départ pour Bruxelles, mardi matin, s'est voulu assez diplomate en déclarant, qu'il n'a pas été invité au siège de l'Union pour décider, mais seulement pour être informé. Peut-être une petite réaction laconique au léger froid suscité par la déclaration du Président français, Jacques Chirac, à l'issue du sommet. Monsieur Chirac a fustigé les candidats à l'Union européenne qui se sont, selon lui, aligné sur la position guerrière des Etats-Unis, dans la crise irakienne. Une critique suscitée par une lettre de soutien à Washington, signée fin janvier par huit pays européens, dont trois futurs membres, la Pologne, la République tchèque, la Hongrie, tout comme par le ralliement aux Etats-Unis de dix anciens pays de l'Europe communiste aspirant à rejoindre l'Union européenne ou l'OTAN. Bien que le quotidien national Mlada fronta Dnes titre à la une « Chirac a attaqué la Tchéquie pour sa position envers l'Irak », cela ne correspond pas à la réalité. Le Président français a précisé que la « lettre des huit » avait été signée de la plume de son éminent Président que tout le monde respecte et que, le lendemain, le Premier ministre tchèque avait dit que cela ne l'engageait pas ». Le Premier ministre, Vladimir Spidla, s'est rendu à Bruxelles, justement pour expliquer la position de la République tchèque.