Avec une moyenne de 160 litres consommés par habitant par an, les Tchèques restent statistiquement les plus gros buveurs de bière au monde. Mieux même, 99 % d'entre eux considèrent la bière comme un élément marquant de la culture de leur pays. Pourtant, d'année en année, le rapport qu'entretiennent les Tchèques avec leur boisson nationale évolue. Pour définir plus en détail les tendances de cette évolution, la Fédération tchèque des brasseries et malteries a organisé récemement une table ronde.
Même si 90 % des hommes et 60 % des femmes affirment en boire au moins occasionnellement, la consommation de bière tend lentement mais sûrement à diminuer en République tchèque. Si la moyenne par habitant reste stable à 160 litres, c'est uniquement grâce à la consommation des nombreux touristes et des autres étrangers vivant et travaillant dans le pays. Tel est le principal enseignement qui ressort de la vaste enquête réalisée par le Centre pour l'étude de l'opinion publique sur le thème : « Evolution du rapport des Tchèques envers la bière ces dernières années ». Directeur de la Fédération tchèque des brasseries et malteries, Jan Vesely estime pourtant que, même s'ils en boivent moins, les Tchèques conservent un rapport très positif envers la bière :
Jan Vesely
« D'une manière générale, environ 90 % des Tchèques affirment que la bière fait partie de la culture et de l'héritage historique de la Tchéquie. La bière fait partie de notre vie et c'est quelque chose dont nous pouvons être fiers quand il s'agit de nous comparer avec les autres pays. C'est même une telle fierté que certains n'hésitent pas à prétendre que la bière tchèque est la meilleure au monde. »
Selon les résultats de l'enquête, les hommes tchèques boivent en moyenne 4,5 litres de bière par semaine, une bière brassée presque exclusivement par les brasseries locales, les Tchèques, très conservateurs et encore assez peu curieux, consommant très peu de bières étrangères.
Mais le phénomène marquant de ces dernières années est la consommation en hausse constante de bière non alcoolisée, même si son brassage ne représente encore que 2 % de la production totale de bière par les brasseries tchèques. Selon Jan Vesely, cette part devrait toutefois continuer à augmenter à l'avenir :
« La consommation de bière non alcoolisée va être de plus en plus importante. D'ici quelques années, sa part dans la consommation totale de bière devrait passer à 5 %, soit à peu près la moyenne européenne actuellement. Je pense même que les Tchèques se situeront plutôt à 7 voire 8 %. Cela veut dire que sur les 16 millions d'hectolitres que nous buvons en moyenne, il y aura un million d'hectolitres de bière non alcoolisée. »
A l'heure actuelle, déjà un Tchèque sur deux affirme boire une bière non alcoolisée plutôt qu'une autre boisson quand, pour différentes raisons, il ne peut pas consommer de bière alcoolisée.
