2010, mauvaise année pour la bière tchèque

Le secteur brassicole, secteur important de l’économie tchèque, a lui aussi été touché par les conséquences de la crise. L’année qui vient de s’achever est loin d’avoir été une année faste pour les brasseurs du pays.

Jan Veselý
Pour faire le bilan de cette année 2010, Radio Prague a joint le président de la Fédération tchèque des brasseries et malteries, Jan Veselý :

« L’année 2010 a été pour les brasseries tchèques la pire année depuis la révolution de 1989. Déjà en 2009, la production avait baissé de plus de 6%, et en 2010 il y a eu une nouvelle baisse de 12%. En réalité ce sont les pires résultats pour les brasseurs tchèques dans l’histoire moderne. »

Hladinka,  photo: Budka
Plusieurs facteurs expliqueraient cette tendance : la baisse des exportations dans les pays de l’UE, notamment dans les pays limitrophes, la baisse du tourisme également, car de nombreux touristes ne repartent pas de Prague sans avoir goûté l’or de Bohême, l’une des spécialités locales les plus connues dans le monde. Mais il y a aussi une baisse de la consommation domestique, due selon Jan Veselý à plusieurs raisons :

« Il y a eu une baisse de la consommation chez les Tchèques eux-mêmes. D’abord à cause des conséquences de la crise économique en 2009, et puis à cause également de l’augmentation d’un tiers de la taxe sur la bière au début de l’année 2010. A cause de cette augmentation, chaque bouteille de bière se vend environ une couronne plus chère qu’avant, ce qui a eu un effet dévastateur pour notre secteur. »

Autre problème pour les brasseurs tchèques : l’importation de bières bon marché venues de Pologne, même si pour Jan Veselý ces bières ne sont pas vraiment des bières au sens noble du terme :

« Ce sont des boissons qui ressemblent à de la bière… Bien sûr personne ne mourra d’en avoir bu, mais personne ne s’en délectera non plus. Nous pouvons juste avertir les consommateurs que ce n’est pas de la bière mais plutôt quelque chose de dégoûtant. En tout cas, puisque la Pologne est dans l’UE, on ne peut rien faire contre ces importations. »

Fiers de la qualité de leurs bières, les brasseurs tchèques entendent faire de l’année 2011 une meilleure année que la précédente, en essayant de ne pas augmenter leurs prix, ou le moins possible…