Les territoires tchèques se battent pour accueillir Amazon
Après la décision du conseil municipal de Brno mardi de ne pas donner son aval à la société d’investissement CTP pour construire un entrepôt logistique pour la firme Amazon, les territoires tchèques et l’agence CzechInvest redoublent d’effort pour tenter d’accueillir le leader mondial de la distribution en ligne. Alors qu’elle vient d’obtenir le droit de construire un premier entrepôt dans les environs de Prague, et ce malgré les protestions des habitants concernés, Amazon souhaite toujours disposer d’un second dépôt sur le sol tchèque pour lui permettre prioritairement de fournir le marché autrichien et à terme de proposer ses services en République tchèque. Sa promesse de créer 1500 postes de travail ne laisse pas insensible les autorités alors que le pays connaît un taux de chômage record, plus de 600 000 personnes étant sans emploi au mois de janvier.
Il ne s’agit toutefois pas des seules offres puisque des localités situées dans les régions de Plzeň, à l’ouest de la Bohême, et de Zlín à l’est de la Moravie de l’Est, sont également envisagées. Avec ses centres tchèques, Amazon disposerait de 25 centres de distribution dans toute la République tchèque et la plupart des médias voient d’un bon œil cette installation en notant qu’elle permettra à ses clients d’économiser l’argent des frais de port.
D’autres, par exemple au sein du parti des Verts, dont les représentants au conseil municipal de Brno ont voté contre le projet d’implantation d’Amazon, sont plus critiques et considèrent que si la quantité d’emplois potentiellement créés est attractive, leur qualité l’est moins. Il est en effet souvent reproché à la société américaine les conditions de travail imposées à ses employés. Des grèves importantes dans les centres allemands de la firme fin 2013 sont venues le rappeler. Les salaires sont relativement faibles et sont à comparer avec la fortune accumulée par le fondateur et patron d’Amazon, Jeff Bezos, qui, avec un compte en banque estimé à 18,4 milliards de dollars, était le 26e homme le plus riche du monde en 2012. La même année, selon le journal The Guardian, la société facturait ses ventes réalisées en Grande-Bretagne au Luxembourg, une pratique lui permettant d'échapper à l'impôt britannique. C’est cette entreprise que les territoires tchèques se battent pour accueillir. Ces voix critiques considèrent plutôt que la Tchéquie devrait s’efforcer d’attirer des projets permettant la création d’emplois à forte valeur ajoutée.