Les touristes ne se lassent pas des charmes de la Tchéquie
Au cours du premier trimestre de cette année, la République tchèque a enregistré une augmentation de l’affluence touristique de près de 10% par rapport à 2014. Selon les données publiées lundi par l’Office tchèque des statistiques (ČSÚ), près de trois millions de touristes ont visité le pays entre janvier et mars. Toutefois, les tendances perceptibles jusqu’à présent ont quelque peu évolué.
« La Corée du Sud est un marché nouveau qui s’est ouvert à la République tchèque il y a dix ans de cela. Les deux facteurs qui ont contribué à l’affluence des touristes sud-coréens sont la mise en place de vols directs et l’absence d’obligation de visas. Ce sont les deux conditions de base nécessaires pour les marchés situés en dehors de l’Union européenne, afin que nous puissions y opérer de façon plus importante. »
Les touristes chinois restent néanmoins toujours très attirés par la République tchèque, et ce d’autant plus qu’une ligne aérienne directe entre Pékin et Prague sera inaugurée prochainement. Monika Palatková entend bien attirer davantage cette clientèle qui compte parmi les plus dépensières au monde :
« Je crois que les activités entre la République tchèque et la Chine ont pris de l’élan ces derniers temps. Et cela non seulement grâce à ‘Somewhere only we know’, un film très populaire en Chine qui a été tourné en République tchèque et qui montre Prague ainsi que tous les autres beaux coins du pays sous leurs plus belles coutures. Il s’agit également des activités menées au niveau politique et culturel, du soutien aux investissements et aux relations commerciales mutuels. Le tourisme va de pair avec toutes ces activités. Quant à la ligne directe entre Prague et Pékin, je suis évidemment persuadée qu’elle favorisera le développement du tourisme. Cela dépendra aussi de notre aptitude à délivrer des visas, car dans le cadre de l’espace Schengen, nous allons devoir faire face à l’instauration de visas biométriques. Et c’est bien évidemment un grand défi. »Si Prague reste la destination favorite des étrangers, certaines villes et régions ont elles aussi enregistré des croissances considérables, comme Hradec Králové, Ústí nad Labem et Liberec, où une hausse de près de 20% a été constatée entre les premiers trimestres 2014 et 2015. Seule la région de Moravie du Sud a enregistré une petite baisse de 3,8%.
D’autres phénomènes ont également été constatés. Si le nombre de touristes nationaux a augmenté de 12,7%, le nombre de touristes russes a, lui, chuté de plus de 50%. Ils n’ont été que 96 000 à visiter la République tchèque lors des trois premiers mois de cette année. Et à en croire la directrice de Czech Tourism, cette baisse de fréquentation ne sera pas compensée par les touristes sud-coréens et chinois :
« Cela dépend de quelle fraction il s’agit. S’il s’agit du secteur urbain, je pense que ce sera le cas en partie. Mais pour les stations thermales, en raison de l’aspect actuel du marché chinois, le client chinois ne remplacera pas le client russe. Ce dernier se caractérise par des séjours de longue durée sans regarder à la dépense, tandis que le client chinois, que l’on appele parfois aussi le ‘nouveau touriste japonais’, veut voir et prendre en photo le plus de choses possible, puis profiter de cette expérience une fois de retour chez lui. »Actuellement, ce sont donc les touristes tchèques qui, ne serait-ce que numériquement, compensent le déficit au sein des stations thermales, telles que Karlovy Vary, destination fétiche des Russes.
Parallèlement, le championnat du monde de hockey sur glace, qui se tient ces jours-ci à Prague et à Ostrava, pourrait lui aussi participer au rééquilibrage de cette perte, avec quelque 300 000 supporters étrangers attendus. C’est d’ailleurs peut-être bien en raison du Mondial que les touristes russes ont reporté leur voyage en République tchèque.