Les traces des Tchèques célèbres à Rome
Un guide de Rome exceptionnel vient d'apparaître dans les librairies tchèques. Pourquoi exceptionnel ? Car son auteur nous fait découvrir des coins de Rome, liés à l'histoire, la politique et la culture tchèque. Par Magdalena Segertova.
On vient souvent en Italie pour admirer l'architecture romane, les chefs-d'oeuvre de Michel-Ange et de Léonard de Vinci, pour se promener en gondole à Venise, pour goûter de vrais spaghettis et de vraies pizzas. Mais pour découvrir les traces des Tchèques célèbres ? Avec le nouveau guide de la métropole italienne sur le Tibre en poche, c'est parfaitement possible. Car, pendant des siècles, Rome était la destination des voyages de nombreux intellectuels d'Europe centrale. Certains voulaient rencontrer le pape, les autres trouver de nouvelles sources d'inspirations, et il y en a qui s'y sont même installés pour toute leur vie. Commençons, par exemple, par le saint Adalbert, archevêque de Prague et fondateur de l'abbaye des bénédictins de Brevnov.
A la fin du 10ème siècle, Adalbert séjournait, encore en tant que moine, à Rome et, ensuite, il a fait venir les bénédictins en Bohême. On peut trouver son portrait en relief à l'Eglise Saint- Barthélemy sur l'île du Tibre. L'une des rues de Rome porte le nom de Jan Palach et une statue en bronze, rappelant le destin de cet étudiant tchèque qui s'était immolé à Prague en 1968, s'y élève. Et passons au monde de la musique...
En plein centre de la capitale, à l'église San Lorenzo in Lucina, repose le grand compositeur tchèque, Josef Myslivecek, mort à Rome en 1781. Il Bohemo, comme l'appelaient les Italiens, a écrit plus 30 opéras italiens et il a été étroitement lié avec les Mozart lors de leur séjour en Italie. Et saviez-vous qu'un architecte morave de Brno, Antonin Grimm, a contribué à la construction de la fameuse fontaine di Trevi ? Terminons notre petite promenade en visitant une ancienne auberge, hôpital et hôtel pour les Tchèques. Tout cela se trouvait, à l'époque, dans une seule maison achetée par l'empereur Charles IV, au cours de son deuxième voyage à Rome, en 1368. Cette petite liste des endroits intéressants pour chaque touriste tchèque est loin d'être exhaustive... Mais le mieux c'est, sans doute, d'aller sur place, avoir les yeux bien ouverts, se détacher des foules et ne pas oublier que même en Italie, on peut sentir l'arôme de la Bohême...