L'euthanasie à la tchèque
Légaliser l'euthanasie en Tchéquie ?... Il semble peu probable que dans un proche avenir les politiciens trouvent un consensus sur cette question délicate. Il y a du nouveau quand même : une modification du code pénal, adoptée il y a une quinzaine de jours par la Chambre des députés, stipule que l'euthanasie ne soit dorénavant plus considérée comme « un homicide », mais comme une « mise à mort sur demande », l'auteur d'un tel acte étant passible d'une peine de six ans de réclusion au maximum. Sans donner vraiment le feu vert à l'euthanasie, la nouvelle disposition inquiète les représentants des trois religions monothéistes.
« Les croyants sont amenés à s'intéresser à la politique. Nous ne vivons pas dans un vide et nous ne voulons pas être isolés dans un ghetto. Fidèles aux principes qui sont les nôtres, nous avons l'ambition de nous occuper des autres et de ce qui les concerne. Dans cette logique, nous voulons intervenir dans la politique ».
Le rabbin de Prague Karol Sidon considère que la voix des croyants devrait se faire plus entendre.
« A côté de gens pour lesquels la mort, comme moment faisant partie intégrante de la vie, ne signifie pas une fin définitive, on voit ceux qui n'acceptent cette idée ni dans leur coeur ni dans leur pensée. Voilà pourquoi ils n'arrivent pas à assumer les problèmes que la vie apporte. Ils ne connaissent que le monde matériel. C'est un monde que je ne veux pas et que je ne leur souhaite pas, à eux non plus ».
L'euthanasie est pour les représentants des trois religions mentionnées un thème grave, d'autant qu'il peut toucher tout un chacun. Développer une large discussion est donc l'un des objets de leur récente déclaration. Pavel Cerny du Conseil oecuménique des Eglises :
Paradoxalement, la nouvelle modification du code pénal ne plaît pas non plus aux partisans de l'euthanasie. Le manque de règles claires et nettes, dont la non définition de la limite minimum de la sanction pour l'acte de la « mise à mort sur demande », est critiqué notamment par les milieux médicaux... Très prochainement, la modification concernée sera soumise à la Chambre haute du Parlement et au président de la République. Vaclav Klaus, quant à lui, semble avoir certaines réserves...