L’existence des stations thermales en péril ?
D’après les déclarations du syndicat de la Santé ce lundi, les stations thermales tchèques, qui ont une tradition bien ancrée dans le pays, seraient menacées dans leur existence même. La présidente du syndicat, Dagmar Žitníková, s'est exprimée auprès des journalistes suite à une rencontre entre représentants de syndicats, d'assurances de santé et de villes thermales. Celles-ci souffriraient d'une baisse de revenus en provenance des assurances ainsi que d'une fréquentation des patients en décroissance.
« Nous attendons de cette réunion une confirmation réciproque de l’état de la situation. À savoir, que le nombre d’assurés, qui puisent dans ces soins thérapeutiques, a baissé de près de la moitié par rapport à l’année 2010. Ce qui veut également dire que les moyens financiers provenant de l’assurance maladie ont été diminués de près de moitié, et plafonnent désormais à 1,5 milliards de couronnes, environ 60 millions d’euros. Nous attendons également que le ministre de la Santé transmette ce dossier, et qu’une solution soit trouvée de façon adéquate à ce problème. »
Si les stations thermales se sont orientées vers des activités commerciales depuis plusieurs années déjà - certaines ont des clients qui financent les soins par eux-mêmes, d’autres possèdent une large clientèle étrangère, les aidant à combler le déficit - la plupart des clients restent bel et bien des Tchèques, mais dont le séjour thérapeutique ne serait que très peu pris en compte par les assurances maladies. Les stations thermales se seraient retrouvées en difficulté en raison de la réduction des soins thérapeutiques, pris en charge par la sécurité sociale, ce qui aurait aggravé leur état depuis plusieurs années déjà. Dagmar Žitníková s’est exprimée au sujet de cette liste, qui présente certaines failles à son avis :
« Cette liste, qui énumère les soins thérapeutiques, contient des erreurs factuelles, qui disent par exemple, qu’un certain type de diagnostics ne peut être effectué qu’une fois dans la vie, tandis que d’autres le peuvent deux fois. L’indication de la durée de traitement optimale s’est raccourcie, et il n’est pas possible de la rallonger. Donc nous voulons vraiment résoudre ces questions d’experts. »
Alors qu’en 2009, les stations thermales avaient obtenu des compagnies d’assurance, 3,2 milliards de couronnes, environ 136 millions d’euros, cette année il ne s’agit plus que de la moitié, à savoir 1,4 milliards (près de 60 millions d’euros). Le nombre de leurs patients a donc également chuté, passant de 122 000 à 54 000 pour la même période. Si les syndicats mettent en garde contre le fait que la diminution des patients entraine des licenciements massifs du personnel, pour Ferdinand Polák, l’adjoint au ministère de la Santé, la liste exhaustive des soins thérapeutiques ne représenterait pas un si grand problème, comme les syndicats pourraient dénoncer. Ferdinand Polák :« Je refuse catégoriquement le fait que cette liste indicative soit le problème principal des stations thermales. Je suis persuadé que la liste est rédigée de façon correcte à 99%, d’ailleurs la Chambre médicale tchèque l’a approuvée. Et c’est un des rares sujets, sur lesquels la Chambre et le ministère de la Santé sont d’accord. Donc je n’exclus pas que l’on corrigera certaines choses, mais je crois plutôt qu’il s’agira de changements liés aux avancées de la médecine. Dans cinq ou sept ans, nous pourrons rediscuter si certaines maladies doivent être soignées dans les stations thermales. A ce moment même, je ne crois pas que l’on va procéder à des modifications majeures. »
Selon Ferdinand Polák, il faut regarder la situation de façon plus professionnelle et non idéologique, et ce, en se référant à l’efficacité des soins. Les progrès de la médecine sont une des raisons qui conduisent à une diminution du financement des stations thermales. L’adjoint au ministre de la Santé accentue également le fait qu’il est nécessaire que les Tchèques ne considèrent plus les stations thermales comme un lieu de récréation. Ce qui est néanmoins une mauvaise nouvelle, étant donné que l’effectif du personnel des stations thermales rassemble désormais 8 500 employés, contre 10 000 en 2011. Le nombre de personnes soignées dans ces établissements a, lui, baissé de 50% en un an seulement.