La question de l’implantation du radar américain sur le territoire de la République tchèque n’était pas au centre de l’attention lors du voyage, ce mardi, du chef de la diplomatie tchèque, Karel Schwarzenberg, à Washington. On remarquera, pourtant, une certaine correction de la position des Etats-Unis à ce sujet.
Karel Schwarzenberg et Hillary Clinton, photo: CTK
Le ministre tchèque des Affaires étrangères, Karel Schwarzenberg, s’est rendu à Washington en tant que représentant de l’Union européenne dont la présidence est assurée depuis le 1er janvier par la République tchèque. Ce qu’on retient pourtant de cette première rencontre avec Hillary Clinton, le nouveau chef de la diplomatie américaine dans l’administration du président Barack Obama, c’est un sensible changement de la position américaine en ce qui concerne le bouclier antimissile qui devrait être implanté en Europe centrale, un radar en Tchéquie et une base antimissile en Pologne. D’après Hillary Clinton, les Etats-Unis pourraient revoir ce projet en fonction d’un changement éventuel de la position de l’Iran sur le développement de son présumé armement nucléaire. La secrétaire d’Etat américaine a toutefois tenu à préciser que, pour l’instant, on était bien loin de disposer de preuves que l’Iran aurait changé de position à ce sujet. Le plus important, d’après elle, est que les Etats-Unis et leurs alliés soient prêts à faire face à un éventuel danger iranien, danger considéré comme réel par Washington car, la semaine dernière encore, l’Iran a testé un nouveau missile balistique. D’après le chef de la diplomatie tchèque, Karel Schwarzenberg, la Tchéquie est pour l’implantation rapide du radar américain sur son territoire et la position de la nouvelle administration américaine est semblable. Il l’a confirmé, mardi soir, sur la première chaîne de télévision du service public :
Karel Schwarzenberg, photo: CTK
« Le radar a été une des questions évoquées, mais peut-être pas la plus importante. L’intérêt des Etats-Unis pour le radar a été confirmé, et ils vont continuer dans la réalisation de ce projet. La Tchéquie est aussi intéressée par la réalisation du projet, nous comprenons qu’il peut être retardé par des questions d’ordre technique, mais nous désirons que cela se fasse rapidement. Le plus important est que les deux parties désirent que le projet soit réalisé, cela m’a été confirmé aussi bien par la secrétaire d’Etat aux Affaires étrangères que par le ministre de la Défense. Je constaterais aussi que l’atmosphère était plus détendue qu’au temps de l’administration du président Bush. »
Rappelons que les accords sur l’implantation du radar américain en Tchéquie ont été ratifiés par le Sénat en novembre 2008, alors que le vote à la Chambre des députés n’a pas encore eu lieu et que les députés remettent toujours leur décision à plus tard. La semaine dernière, le Premier ministre, Mirek Topolánek, a déclaré qu’il fallait attendre la prise de position de l’administration américaine et du Congrès. Il semble que du côté de l’administration cela soit chose faite.