Grosse déception pour Tomáš Verner aux Championnats du monde de patinage artistique à Göteborg. Sacré champion d’Europe en janvier dernier et en course pour une médaille d’or à l’issue d’un sans-faute dans le programme court, le Tchèque a complètement manqué son programme libre, samedi, pour finalement terminer à une inattendue 15e place.
Tomáš Verner, photo: CTK
Bien que terriblement déçu, Tomáš Verner ne s’est pas défilé au moment d’affronter les journalistes, cinq minutes seulement après sa sortie de la glace. Trahi par la nervosité et un mental défaillant, le Tchèque ne s’est pas voilé la face, bien conscient qu’il avait failli à son statut de prétendant au titre. Quatrième, vendredi, à l’issue d’un programme court parfaitement maîtrisé qui a ébloui le public suédois, Tomáš Verner avait pourtant toutes les raisons de croire en un podium voire en un titre de champion du monde. Mais une main posée sur la glace dès son premier quadruple saut, une chute à son deuxième et les autres triples sauts de son programme libre escamotés ont valu au premier champion d’Europe tchèque depuis seize ans la plus mauvaise note technique des vingt-quatre finalistes. Une contre-performance qui l’a relégué dans les profondeurs du classement en le faisant passer de la quatrième à la quinzième place. Pour autant, Tomáš Verner est encore parvenu à retenir un enseignement positif de ces Mondiaux pour le reste à vite oublier :
Tomáš Verner, photo: CTK
« Cette expérience est la plus grande de ma carrière avec celle des derniers Jeux olympiques, où j’étais également passé à côté. Mais je pense qu’elle me servira à quelque chose à l’avenir et qu’elle me rendra plus fort. Tout s’est mal enchaîné pour moi dès le premier quadruple saut. Je suis bien conscient que j’ai offert la victoire ou les places sur le podium à mes adversaires, et croyez-moi, ce n’est pas un cadeau que j’aime faire. J’espère que cela n’arrivera plus, que je ne leur laisserai plus la voie libre. »
Tomáš Verner éliminé de la course au titre, c’est finalement Jeffrey Buttle, déjà vainqueur la veille du programme court, qui a été sacré champion du monde pour la première fois de sa carrière. Le Canadien, qui avait choisi d’alléger le contenu de son libre en n’intégrant pas de quadruple saut, a su résister à la pression de ses adversaires alors qu’il passait en dernier sur la glace. Il succède ainsi au palmarès au Français Brian Joubert, auteur, lui, d’un programme libre époustouflant qui lui a permis de remonter de la sixième à une deuxième place presque inespérée. Enfin, l’Américain Johnny Weir, très solide, complète un podium sur lequel on ne peut malgré tout s’empêcher de penser qu’un Tomáš Verner plus mature et expérimenté avait bel et bien sa place.