Maija Kovalevska et Tomáš Netopil ont ouvert la saison au Théâtre national

Maija Kovalevska

Le début de la saison musicale apporte aux Pragois le festival «L`Automne de Prague», une manifestation qui est à sa 18e édition et fait déjà partie intégrante de la vie culturelle de la capitale tchèque. Mais le festival n’est pas la seule manifestation ayant marqué ce début de la saison de musique classique et qui s’annonce riche et variée.

La saison a commencé également au Théâtre national de Prague qui, pour donner de l’importance à cet événement, a invité la jeune, mais déjà célèbre cantatrice letonne Maija Kovalevska. La belle cantatrice de 29 ans qui chante déjà entre autres au Metropolitan opera de New York a choisi pour ce récital un répertoire romantique et vériste qui s’accorde merveilleusement avec sa voix. Le musicologue Jindřich Bálek ne cache pas son admiration :

«Nous avons entendu une jeune voix somptueuse d’un timbre un peu sombre, une voix d’un grand volume et d’une expression très convaincante. Tous les airs choisis pour cette soirée étaient plutôt lyriques. C’était d’abord le célèbre air de Micaëla de Carmen de Bizet, puis la cantatrice a su évoquer dans l’air de Teresa le monde bigarré de l’opéra Benvenuto Cellini de Berlioz. Maija Kovalevska a fait preuve d’un incontestable talent dramatique. Elle était très convaincante même si ses moyens d’expression devaient se limiter à la mimique. Les deux airs de Mimi de la Bohème de Puccini étaient un véritable régal et finalement la scène de la lettre de Tatiana d’Eugène Onéguine de Tchaïkovski a été un grand drame dans lequel Maija Kovalevska a déployé tout le volume de sa voix équilibrée et veloutée. »

Longtemps bissée par un public debout et en ébulition Maija Kovalevska a couronné son succès par l’air de Lauretta de l’opéra Gianni Schicchi de Puccini. Le directeur de l’Opéra du Théâtre national Jiří Heřman a déjà déclaré que les négociations sont en cours sur un éventuel engagement de cette chanteuse dans une des productions lyriques de la saison.

Les applaudissements de cette soirée ont été cependant destinés aussi à l’orchestre du Théâtre national qui semble en très bonne forme, et surtout au jeune chef Tomáš Netopil qui s’est présenté comme le futur directeur musical de l’Opéra du Théâtre national. Sous sa baguette, l’orchestre dont les prestations sont parfois d’un niveau assez inégal, a joué cette fois-ci avec beaucoup de précision dans les cordes et s’est montré très bien capable d’exprimer l’intensité émotionnelle du grand répertoire romantique.

La musique classique sera aussi à l’honneur dans la capitale tchèque pendant les quinze jours à venir grâce au festival «L’Automne de Prague» qui commence ce vendredi et qui présentera en 23 concerts plusieurs orchestres prestigieux et une série de grands solistes. Outre les quatre meilleurs orchestres symphoniques tchèques s’y produiront par exemple l’orchestre Sinfonia Varsovia placée sous la direction de Krzystof Penderecky, l’Orchestre du Konzerthaus de Berlin avec Lothar Zagrosek, l’Orchestre national espagnol de Madrid et même l’Orchestre symphonique tzigane de Budapest. Le festival s’annonce donc comme un savoureux festin musical.