Manifestation pour la défense d'élections libres au Vénézuela

José Noguera
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Ce lundi, la place de Mala Strana à Prague a rassemblé une vingtaine de manifestants de l'ONG tchèque Clovek v tisni, L'homme en détresse, et de Sumate, une ONG venezuélienne, pour protester contre la situation politique au Vénézuela et demander la tenue d'élections libres et transparentes.

José Noguera
C'est armés de banderolles, de haut-parleurs et de casseroles que les activistes vénézuéliens, soutenus par l'ONG tchèque L'homme en détresse, ont réussi à paralyser en partie la circulation sur Mala Strana à Prague. Nikola Horejs, représentant de Clovek v tisni, s'est fait le porte-parole, en tchèque, de José Noguera, ancien adjoint au ministre de l'Intérieur vénézuélien et représentant de l'ONG vénézuélienne Sumate :

« Chers amis de la liberté, nous sommes ici rassemblés car nous craignons pour l'avenir de la liberté au Vénézuela. Le Vénézuela est traditionnellement un pays démocratique, pacifique et tolérant, mais depuis quelques années, la tension monte dans le pays. Et la tension sociale ne fait qu'augmenter du fait de l'aggravation de la situation économique, les familles se divisent à cause de la politique. Nous estimons qu'il y a de nombreux problèmes qui devraient être réglés au Vénézuela, mais on ne résoud pas des problèmes par la force. Et cette violence qui se développe dans le pays ne peut qu'engendrer un engrenage de la violence. » Elu en 1998, réélu en 2000, vainqueur d'un référendum en sa faveur en 2004, le président Hugo Chavez a mis en place un régime qu'il appuie sur un ensemble de réformes sociales et économiques radicales censées faire boule de neige en Amérique du Sud. Il est contesté à l'intérieur de son pays par une forte opposition qui l'accuse de corruption, d'une politique autoritaire et d'avoir mené le pays à la catastrophe économique avec sa « révolution bolivarienne ».

Nikola Horejs, de Clovek v tisni :

« Les élections au Vénézuela ne sont absolument pas transparentes. Elles sont totalement dépourvues des principes de base, reconnus au niveau international comme indispensables à la tenue d'élections démocratiques et libres. L'esprit et la teneur même du droit vénézuélien en font des principes nécessaires, celui-ci s'en trouve donc bafoué. Lors d'élections au Vénézuela, il n'y a aucun accès à des listes électorales fiables, rien ne garantit le secret des urnes ni que les résultats seront le reflet exact de la volonté des électeurs. »

Cette manifestation fait suite aux élections communales qui se sont déroulées ce dimanche au Vénézuela, prélude indicatif de la cote de popularité du président avant les élections parlementaires prévues en décembre prochain. Après avoir attiré l'attention des passants dans la rue, les manifestants se sont rendu à l'ambassade du Vénézuela à Prague, où ils ont déposé une lettre et une pétition demandant des élections transparentes. Parmi les autres exigences de l'opposition, un contrôle indépendant des registres électoraux et un décompte des voix à la main, de même que l'envoi d'observateurs étrangers délégués par l'Union européenne afin de contrôler le bon déroulement des scrutins à venir.