Menace sur l’internet à très haut débit en zone rurale

Photo illustrative: Commission européenne

Le ministère de l’Industrie et du Commerce a commencé à répartir les milliards de couronnes issues de l’Union européenne destinées à développer l’accès à l’internet à très haut débit en zone rurale. Mais le programme débute bien tardivement et les règles pour l’attribution de cet argent font l’objet de lourdes critiques…

Photo illustrative: Commission européenne
14 milliards de couronnes, environ 520 millions d’euros, c’est le montant dont dispose la République tchèque pour introduire internet à très haut débit dans les campagnes du pays. Les habitants des territoires ruraux bénéficient actuellement de connections très lentes. Cela constitue un frein pour l’implantation des entreprises et les opérateurs n’ont aucun intérêt économique à y faire des efforts.

Les subventions européennes doivent permettre de corriger le tir. Selon les plans de Bruxelles, tous les Tchèques devraient pouvoir bénéficier d’ici à 2020 d’une connexion avec un débit de 30 mégabits par seconde. Plus de la moitié du pays devrait pouvoir profiter d’un débit supérieur à 100 mégabits par seconde. Aujourd’hui, on est très loin du compte puisque 84% de la population tchèque se connecte avec un débit inférieur à 10 mégabits par seconde.

Le projet est d’autant plus ambitieux que la République tchèque s’y prend bien tard. Elle aurait en effet pu agir avec l’argent européen depuis 2013. Aussi, répartir cette somme constitue une des missions prioritaires du nouveau ministre de l’Industrie et du Commerce Jiří Havlíček. Cela commence par la répartition de 11,5 milliards de couronnes entre les fournisseurs d’accès à internet, même les moins importants du marché, ceux qui peuvent aller dans les territoires délaissés par les grands groupes.

Le problème, c’est qu’une des règles fixées par le ministère pour l’attribution de ces dotations met en péril tout le processus. Cette règle stipule qu’une seule firme peut recevoir de l’argent pour installer les câbles des liaisons internet sur un territoire donné. Le texte réglementaire définit ainsi 81 territoires et, selon les spécialistes, cette disposition profiterait aux plus grandes entreprises et pourrait dissuader les plus petites de s’engager dans le processus.

Le ministère de l’Industrie et du Commerce envisagerait de faire un trait sur un point. Il faut cependant faire vite car les sociétés de l’internet ont jusqu’à 2023 pour utiliser les subventions européennes. Si le réseau n’est pas installé à cette date, l’argent devra être rendu.