Migration des Roms slovaques : le gouvernement tchèque s'inquiète

Roms slovaques

La migration préoccupante des Roms slovaques en Tchéquie prend les allures d'un exode. Le gouvernement tchèque a décidé de réagir.

Roms slovaques
Selon une estimation du ministère de l'Intérieur tchèque, 14 000 Roms slovaques vivraient actuellement sur le territoire tchèque. Et si leurs conditions de vie ne s'améliorent pas chez eux, ils seront de plus en plus nombreux à franchir la rivière Morava et à rejoindre la République tchèque, terre d'asile plus accueillante. Le vice-Premier ministre slovaque pour l'intégration européenne, les droits de l'homme et les minorités, Pal Csaky, a aussitôt contre-attaqué en affirmant que ces chiffres étaient éxagérés. Il est même allé plus loin en qualifiant la position tchèque d' « hystérique ». Plus calmement, le Premier ministre tchèque, Vladimir Spidla, a confirmé qu'il existait bien « un problème qu'il est nécessaire de régler. »

Les allocations sociales sont la raison principale de la migration de masse des Roms slovaques en direction de la Tchéquie. Pour remédier aux nombreux abus, le gouvernement slovaque a, en effet, plafonné les allocations sociales à un maximum de 10 500 couronnes, soit 250 euros, par mois et par famille, et ce, quel que soit le nombre d'enfants. Résultat, les Roms slovaques lorgnent en direction de la Tchéquie, en y demandant l'asile ou en s'installant chez des membres de leur famille.

Tant du côté tchèque que slovaque, une volonté réelle et commune existe de collaborer pour enrayer cet exode. Un échange d'informations entre les deux parties est ainsi prévu. Le ministre tchèque de l'Intérieur, Stanislav Gross, a été chargé de proposer une première esquisse de solution d'ici à fin février. Dans le même temps, le vice-Premier ministre, Petr Mares, récoltera diverses informations en provenance du terrain, et tout particulièrement des communes fortes d'une longue expérience avec la communauté rom. Enfin, le président slovaque, Rudolf Schuster, est pleinement conscient de l'envergure du problème. Tout en admettant que les conditions sociales qui leur étaient offertes n'étaient pas idéales, il a également fait remarquer que si, dans un passé récent, les Roms slovaques avaient « émigré dans d'autres Etats, ils en étaient toujours revenus, parce qu'ils n'y avaient pas été acceptés. A juste titre, a-t-il conclu, parce que je pense qu'aujourd'hui ils ne peuvent pas émigrer sous prétexte que nous n'avons pas la démocratie chez nous. »