Mikolas Ales, illustrateur patriotique des riches heures de l’histoire tchèque

Photo: CTK

Mikolas Ales, peintre et illustrateur tchèque du XIXe siècle, qui a glorifié l’histoire tchèque par ses oeuvres, est exposé au Manège du Château de Prague depuis le 14 décembre. Une exposition rétrospective qui entend débarrasser l’artiste du carcan idéologique qui pèse sur ses oeuvres.

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L’exposition est en effet plus ou moins une reprise d’une première exposition qui avait eu lieu au même endroit, mais pendant la période de la normalisation, sous le régime communiste. Le catalogue édité à cette occasion était donc truffé d’interprétations idéologiques. Et Mikolas Ales servit, à de nombreuses reprises, aux célébrations de la politique culturelle stalinienne et de la normalisation. Mais même si la récupération communiste apparaît comme la plus déplaisante, les dessins très patriotiques de Mikolas Ales ont été « réactualisés » en bien d’autres occasions : au moment de la création de l’Etat tchécoslovaque indépendant ou à la fin des années 30 devant le péril nazi grandissant. Pas très étonnant au vu des thèmes abordés par Ales. Monika Sybolova, une des organisatrices de l’exposition :

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« L’exposition est conçue par thèmes qui se concentrent autour de ses œuvres majeures. Vous avez le cycle de fresques consacré à la patrie, l’autre thème, c’est le hussitisme, auquel Mikolas Ales s’est beaucoup consacré, et on finit par un énorme tableau où l’on voit le roi Georges de Podebrady qui rencontre le souverain hongrois Mathias Corvin, c’est la toile à l’huile la plus importante de Mikolas Ales. Et tout au long de l’exposition vous avez des illustrations. La fin de sa création, ce sont les calendriers, les abécédaires, les projets d’illustration de cartes à jouer. Enfin, vous avez un petit dessin qu’il a dessiné juste avant sa mort, sur la légende du rabbin Loew. »

A l’époque du « réveil national » au XIXe siècle, Mikolas Ales était, tout comme l’écrivain Alois Jirasek, une sorte de Walter Scott tchèque, un patriote qui avait mis son art au service de l’idée nationale. Il représente ainsi les légendes de Bohême, des héros tchèques tels que le commandant hussite Jan Zizka, de grands moments de l’histoire nationale.

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L’exposition renouvelée aujourd’hui a pour but d’éclairer Ales sous un autre jour, et peut-être – c’est l’ambition des organisateurs – de poser la question de l’identité nationale en d’autres termes.

En tout cas, elle s’adresse à tout un chacun, comme l’explique Monika Sybolova, et pas uniquement aux passionnés d’histoire, romancée et idéalisée :

« Mikolas Ales est un artiste absolument original. Chacun peut trouver son compte à l’exposition. Les enfants peuvent admirer la crèche, les calendriers, les abécédaires. Les adultes peuvent aller voir le cycle consacré à la patrie. Il y a un espace d’étude avec des livres, où vous pouvez lire et vous reposer. Ensuite, il y a aussi une vidéo. C’est donc une maison de l’art qui est ouverte à tout le monde. »

L’exposition s’achèvera le 20 avril 2008.