Milos Forman : un phénomène, dans son pays d'origine
En 2007, Milos Forman, le réalisateur américain d'origine tchèque, sera à trois reprises présent sur la scène culturelle dans son pays d'origine. Les médias retiennent cette perspective comme des événements forts de l'année qui commence.
Milos Forman, 75 ans, a quitté le pays peu après l'écrasement, en 1968, du Printemps de Prague par les chars soviétiques, pour s'établir aux Etats-Unis et pour y poursuivre sa carrière. Aujourd'hui encore, le public tchèque ne cesse de le prendre pour le plus grand réalisateur de son pays et - contrairement à l'idée préconçue sur la mentalité nationale - d'être fier, sans le jalouser, de ses succès internationaux. Ceci en dépit du fait que ses retours dans le pays ont été, jusqu'à maintenant, assez fugaces. L'année 2007 semble vouloir récompenser la longue absence artistique de Milos Forman, dans le pays.
Il faut d'abord parler de la prochaine sortie en Tchéquie du dernier film de Milos Forman, Goya's Ghosts, prévue pour le mois de janvier, film qui avait été présenté en première, le 6 novembre, à Madrid. Le réalisateur ne cache pas les parallèles entre le thème du film, dans lequel la muse de Goya se retrouve accusée par l'Inquisition, et sa propre expérience marquée par la déportation et la mort de ses parents à Auschwitz et sa vie dans un pays communiste. « L'histoire du Parti communiste tchécoslovaque et celle de l'Inquisition espagnole donnent lieu à un Goya sans pareil », se confie-t-il dans une récente édition du quotidien MfD.Milos Forman prépare également une entrée sur les planches du Théâtre national, avec la mise en scène de la pièce musicale, La promenade bien payée, de Jiri Suchy et Jiri Slitr, un des grands succès, dans les années 60, du très populaire théâtre pragois, Semafor. Sa première est prévue pour le mois d'avril prochain. On rappellera que les premières fiançailles entre Forman et le Théâtre national ont eu lieu, au début des années 90 où le cinéaste s'y était vu inviter afin de mettre en scène l'opéra Dalibor de Bedrich Smetana. Tout un éventail de malentendus ont, alors, fait échoué ce projet ambitieux.
Cette année, le public tchèque pourra également lire une réédition de l'autobiographie du réalisateur « Que sais-je ? » à laquelle il a rajouté un nouveau chapitre et toute une série de photographies inédites...