Miloš Zeman et Tomio Okamura s’entendent comme larrons en foire
Miloš Zeman a assisté, samedi à Prague, au congrès du parti Liberté et Démocratie directe (SPD), la formation arrivée en quatrième position aux élections législatives en octobre dernier qui a fait du rejet de l’Union européenne, des migrants et de l’islam quelques-unes des priorités de son programme. A un peu moins d’un mois de la tenue du premier tour de l’élection présidentielle, la présence du chef de l’Etat n’est pas passée inaperçue.
« Nous ne voulons pas que siègent au Château de Prague des gens qui n’ont aucune vision et aucune opinion ; des gens dont le seul objectif visible est de faire de l’anti-Zeman. »
Ce congrès dont l’accès avait été interdit à plusieurs médias, parmi lesquels notamment les quotidiens Lidové noviny et Hospodařské noviny ou le site vidéo d’informations DVTV, a permis aux dirigeants du SPD et à Miloš Zeman d’accorder encore un peu plus leurs violons. Dans un discours adressé aux délégués, le chef de l’Etat a félicité à plusieurs reprises le parti pour le travail réalisé, indiquant même qu’il pourrait citer dix points sur lesquels il est d’accord avec les positions du SPD.
Une des rares critiques formulées par Miloš Zeman a concerné la remise en cause par le SPD de l’engagement de l’Armée tchèque dans les missions à l’étranger, l’Afghanistan sous l’égide l’OTAN et le Mali sous celle de l’Union européenne restant les priorités du gouvernement dans ce domaine. Sur ce point précis, le président s’est montré presque sarcastique :
« Vous voulez combattre contre le terrorisme islamiste, mais vous êtes opposés à la participation des soldats tchèques au combat contre les terroristes islamistes. »Concernant un autre point d’actualité, la volonté de transférer l’ambassade des Etats-Unis de Tel-Aviv à Jérusalem, les deux parties se sont en revanche parfaitement entendues. Miloš Zeman a vivement critiqué l’Union européenne, qu’il a qualifiée de « lâche » et accusé de soutenir ce qu'il appelle « le mouvement terroriste pro-palestinien » au détriment du « mouvement pro-israélien ». De leur côté, les dirigeants du SPD ont appelé le gouvernement à faire le nécessaire pour transférer également l’ambassade tchèque.
Une revendication en forme de provocation qui avait donc tout pour plaire à un Miloš Zeman qui, malgré les multiples critiques dont il a été la cible à gauche comme à droite de la scène politique tchèque suite à sa participation à ce congrès, demeure un des principaux favoris à l’élection présidentielle.