Miroslav Verner fait le bilan de sa carrière d’archéologue en Egypte
Cela faisait trente-quatre ans qu’il dirigeait les fouilles archéologiques tchèques sur le site d’Abousir, en Egypte. Le professeur Miroslav Verner, égyptologue de renommée mondiale, a décidé de passer le relais à son collègue Miroslav Bárta, ainsi qu’à une équipe de jeunes archéologues tchèques en place. L’occasion de revenir sur les découvertes majeures des Tchèques dans le pays du Nil.
Le site archéologique d’Abousir, qui s’étale sur 4 km², est situé à 25 km du Caire. L’Institut d’égyptologie tchèque, qui en possède la concession, y mène des recherches depuis les années 1970. Grâce à Miroslav Verner et son équipe, Abousir fait aujourd’hui partie des sites archéologiques le plus riches et les plus précieux en Egypte. Par exemple en 1995, les Tchèques y trouvent les tombeaux du vizir Qar et de ses proches, datant de 2 200 ans av. J-C, et richement ornés de sculptures en relief. L’une des dernières découvertes, celle d’une chambre funéraire intacte de la même époque, date de 2008.
Actuellement, les archéologues tchèques effectuent des fouilles dans deux autres localités encore : dans l’oasis d’el-Hayez, dans le Désert Occidental, ainsi qu’au Soudan, dans le site de Sabaloka. A Abousir même, les recherches se concentrent sur les fouilles des tombes royales de la Ve dynastie, datant du IIIe millénaire av. J-C, ensuite sur la zone où sont enterrés des fonctionnaires égyptiens, et, enfin, sur le chantier des pyramides d’Abousir.
Invité, cette semaine, de la télévision publique, Miroslav Verner a expliqué quels étaient les futurs projets des égyptologues tchèques, projets auxquels il compte participer…
« Nous voudrions essayer de trouver, dans la partie sud de notre concession, la tombe du grand seigneur Meri-Herichef, du début de la VIème dynastie, car nous avons réussi à trouver, dans les années précédentes, de magnifiques blocs de sculptures de ce seigneur, avec des hiéroglyphes. Ceci a été découvert près de la tombe du vizir Qar. Il est évident que la tombe du seigneur se trouve non loin, que ceux qui l’ont pillée ne s’intéressait pas à ces sculptures et les ont jetées. Ensuite, il y a autre chose qui nous interpelle : au sud-ouest d’Abousir se trouve une masse énorme, d’environ 2 ou 3 mille mètres cubes de terre d’argile. Dans cette terre, on trouve des fragments de dents et de cornes de bovins. Nous supposons qu’à proximité de cette butte se trouvent des catacombes où ont été enterrés des animaux sacrés, peut-être les enfants du taureau sacré Apis. C’est une nécropole d’animaux sacrés que l’on a pas encore réussi à découvrir et qui se trouve sûrement dans le sud d’Abousir ou dans le nord de Saqqarah, près du Sérapéum. »
Auteur de treize ouvrages sur l’ancienne Egypte, Miroslav Verner participe également aux préparatifs d’une importante exposition sur l’art et la civilisation égyptiennes, qui devrait avoir lieu en 2012 au Château de Prague.