Jiri Straka, trois meurtres, deux tentatives de meurtre, viols, vol à main armée. La justice tchèque vient de décider de le remettre en liberté. Pour quelles raisons ?
Jiri Straka, photo: CTK
Jiri Straka avait seize ans, en 1985. C'était l'année de la Spartakiade, la grande fête gymnique tchécoslovaque, du temps du régime communiste. C'est au printemps de cette année, que le jeune adolescent a commis ses atroces crimes. En 68 jours, ou plutôt nuits, il a agressé huit femmes, pour les dévaliser au début, ensuite les violer et, à la fin en assassiner trois. C'est pour cette raison qu'il a reçu le surnom « d'assassin de la Spartakiade ». Pendant l'instruction et le procès, les experts ont démontré qu'il s'agissait d'un sadique qui ne pouvait être guéri. Il fut condamné à 10 années de réclusion criminelle, seulement, car il était mineur. Après neuf années de prison et dix autres années passées dans un hôpital psychiatrique, la cour d'Ostrava, en Moravie du nord, vient de décider de sa remise en liberté, sur la recommandation des médecins. Le verdict a suscité une grande attention de la part des médias, mais surtout des familles des victimes, des experts en psychiatrie et sexologie criminelle et des policiers qui ont mené l'enquête. Certains médecins affirment que Jiri Straka est guéri, qu'il a subi une castration et un traitement destiné à freiner ses impulsions sexuelles. Pour eux, il est inutile qu'il reste enfermé dans un établissement, d'où des sorties lui sont, d'ailleurs, permises. Libre, il continuera à être suivi par les services psychiatriques. Petr Weiss, sexologue et psychologue renommé, affirme qu'il y a très peu de chance qu'il renouvelle ses actes.
Jiri Straka, photo: CTK
« D'après les dernières études, il apparaît que seulement 17 % des déviants sexuels récidivent. Cela veut dire ceux qui ont subi un traitement, mais répètent leur acte. J'insiste sur le fait que parmi les déviants qui ont subi un traitement et une castration, il n'y a jamais eu de récidive ».
Jiri Straka pense s'établir chez ses parents, dans la région des monts Jeseniky, où ils ont déménagé de Prague, après l'affaire de leur fils. Les habitants de la commune de Velke Losiny, où ils habitent, déclarent avoir peur de vivre dans le voisinage de « l'assassin de la Spartakiade », même si les experts affirment qu'il est guéri. Pour le policier Jiri Markovic, qui a arrêté Jiri Straka, les maniaques sexuels de son genre, même après avoir été castrés, peuvent récidiver. Lui-même se souvient de deux cas, dans les années soixante-dix du siècle dernier. Pour les proches des victimes, « l'assassin de la Spartakiade devait rester toute sa vie derrière les barreaux ».