Mieux coordonner à l’échelle européenne les approches et les efforts en vue d’aider les enfants enlevés, portés disparus ou victimes d’abus sexuel. Voilà l’ambition des experts qui se sont donnés ces derniers jours rendez-vous à Prague, à l’invitation de la fondation tchèque Naše dítě, Notre enfant. Delphine Moralis, secrétaire générale de la fédération européenne Missing Children Europe explique quelles sont les trois priorités du plan d’action pour l’année 2008 de cette institution :
Delphine Moralis, photo: CTK
« On a trois priorités. Premièrement, on a l’intention de travailler sur le système Alerte Enlèvement qu’on a en France et dont on a urgemment besoin en Europe. Cela veut dire que dans plusieurs pays de l’Union européenne il existe des systèmes qui permettent d’avertir les publics immédiatement lors de la disparition d’un enfant. Malheureusement, ce système n’existe pas dans tous les pays de l’Union européenne qui ne sont pas suffisamment connectés. Notre priorité pour cette année est effectivement de réaliser la mise en œuvre de ce système dans les différents pays de l’Union européenne et de faire de sorte qu’il fonctionne. La deuxième priorité est la réalisation suite à la décision de la Commission européenne concernant le numéro européen pour enfants disparus qui est 116 000 et on voudrait faire de sorte que ce numéro fonctionne dans tous les pays de l’Union européenne. C’est une décision de la Commission européenne qui a été mise sur pied suite à notre lobbying et maintenant on a encore beaucoup de travail à faire au niveau national pour que ces lignes de téléphone fonctionnent et pour que, en effet, en cas de disparition, un parent, un enfant, un petit frère, une petite sœur, ait l’opportunité d’avoir le soutien immédiat pour retrouver son enfant, son petit frère, sa petite sœur etc. La troisième priorité est le combat contre la vente d’images d’enfants victimes d’abus sexuel sur internet qui, malheureusement, est un problème énorme qui permet à beaucoup de malfaiteurs de gagner beaucoup d’argent et nous avons l’intention de travailler avec tous les parties prenantes, l’internet, les cartes bancaires, le système des crédits etc. pour faire de sorte que la vente de matériels pédo-pornographiques soit arrêtée. Il faut savoir que les enfants victimes de ce genre de crime sont souvent des enfants très jeunes. On voit dans les études récentes que quatorze pour cent des images concernaient des enfants des moins de deux ans. C’est un crime atroce qu’on a vraiment besoin de combattre au niveau international ».
Quel est le soutien accordé par la Commission européenne ?
« Politiquement, on a toujours eu un soutien assez important de la Commission européenne. On voit très bien qu’au niveau du président Barroso ainsi que du vice-président Frattini, il y a une attention particulière en ce qui concerne la disparition et l’exploitation sexuelle des enfants. Malheureusement, jusqu’à maintenant, on n’a pas encore l’opportunité en tant que Missing Children Europe d’avoir un soutien financier de la Commission européenne. En 2008, on espère en obtenir ce qui facilitera beaucoup notre travail ».