Mort de Larissa Bogorazova, l'une des Russes qui ont condamné l'occupation de la Tchécoslovaquie
Le 25 août 1968, quatre jours après l'occupation de la Tchécoslovaquie par les troupes soviétiques, venues écraser le fameux « Printemps de Prague », huit braves Russes se sont réunis sur la Place rouge de Moscou pour protester contre cette agression...
Les témoins se souviennent encore de l'émotion que la nouvelle a provoqué dans la Tchécoslovaquie d'alors. Et pour cause. Il fallait beaucoup de courage pour un tel acte, dans le premier pays de l'empire communiste. La riposte des autorités soviétiques, en effet, a été immédiate et dure. Après que les manifestants aient déployé leurs pancartes sur lesquelles on pouvait lire, par exemple,
L'ex-président Vaclav Havel est l'un des Tchèques qui se déclarent profondément touchés par cette mort. Larissa Bogorazova qu'il connaissait d'ailleurs intimement et pour laquelle il avait beaucoup d'estime, était d'après lui l'un des dissidents soviétiques les plus actifs et les plus courageux. Et aussi, inusables. En janvier dernier elle a par exemple invité Vaclav Havel à constituer un « tribunal examinant l'honneur des politiciens européens autoritaires ». On rappellera également qu'elle s'opposait à la guerre en Tchétchénie.
Larissa Bogorazova est « citoyenne d'honneur de la ville de Prague ». D'un autre côté, comme l'écrit dans les pages de LN Petruska Sustrova, journaliste et ex-dissidente, notre pays a une grande dette par rapport aux dissidents russes, ayant subi autant de risques et de souffrances, pour avoir exprimé leur refus à l'écrasement du Printemps de Prague. Elle suggère qu'un documentaire devrait être consacré à leurs destins.... Une chose est certaine: Si un jour la Télévision tchèque s'y résout, tant bien que mal, Larrisa Bogorazova sera la grande absente.
