Nicolas Sarkozy à Prague: harmonisation fiscale au programme

Nicolas Sarkozy, photo: CTK

En visite en Hongrie, puis à Prague, pour aborder, avec ses homologues, la question de la fiscalité au sein de l´Union Europénne, Nicolas Sarkozy, s´il n´a su convaincre les ministres tchèques qu´une imposition plus importante des sociétés serait bénéfique, a pu néanmoins se mettre d´accord sur d´autres points.

Nicolas Sarkozy,  photo: CTK
Attendu au tournant, le ministre français a dû, à l´évidence, s´expliquer sur ses déclarations du mois de septembre, dans lesquelles il avait suggéré de priver de fonds structurels les pays pratiquant une fiscalité sur les entreprises très voire trop basse de manière à attirer des investisseurs étrangers.

« Je n'ai jamais suggéré cela » a déclaré Nicolas Sarkozy, en précisant qu'une imposition plus basse qu'en France faisait partie du dynamisme du moment, mais qu' une politique fiscale trop aggressive nuirait néanmoins aux pays comme la RT. En effet, en l'absence d'impôts, pas de recettes ni donc de dépenses possibles pour les services publics, les retraites, la santé, les autoroutes. Le message du ministre français n´aurait pu être plus clair, pour autant, il n´est pas question, pour les dirigeants tchèques, d´augmenter l´imposition sur les sociétés en vue d'une uniformité au niveau européen. En revanche, une harmonisation des assiettes d´imposition devrait être mise en place dans un avenir proche. On écoute la réaction de Nicolas Sarkozy interpellé au sujet de l´uniformisation de la fiscalité, sujet délicat pour les nouveaux pays membres :

« Voyez-vous, je suis un homme raisonnable moi et je ne passe pas d'un excès à l'autre. Vouloir qu'il y ait une concurrence loyale, ca ne veut pas dire l'uniformisation, ca veut dire que chacun garde raison. J´ajoute que pour qu'il y ait une concurrence loyale, il faut harmoniser l'assiette des impôts. Et avec nos amis hongrois, et j'espère aussi tchèques, nous allons faire un travail pour que l' on puisse exactement comparer nos impôts. Parce que tant que les assiettes ne sont pas les mêmes, la comparaison n´est pas possible. Donc il y a une marge entre la concurrence déloyale et l´harmonisation, et cette marge, c´est une politique raisonnable. »

Une politique raisonnable, il faut que les Tchèques en mènent une aussi concernant les critères de Maastricht en vue de l´adoption de l´euro, a commenté Nicolas Sarkozy, ce qui est une autre question épineuse pour les Tchèques, et un argument fort des eurosceptiques dans le pays. S´il est nécessaire, aux yeux du ministre français de l´économie, de revoir les conditions de ce pacte, certains points doivent toutefois être maintenus. On écoute Nicolas Sarkozy :

Photo: Commission européenne
« Si nous avons construit la réunification de la famille européenne, c'est pour que dans quelques années, en 2008 ou en 2010, je puisse venir et payer ici avec la même monnaie qu'à Paris ou à Berlin, c'est ça l'Europe. Vous êtes pleinement dans l'Europe vous les Tchèques. Vous devez y être avec la même communauté de droits et la même communauté de devoirs. Et pour arriver à construire l'euro, il faut un pacte de stabilité. Et pour le pacte de stabilité, il faut que chacun réduise ses déficits. Nos amis tchèques en ont, les Francais aussi, et ça fait trois ans que nous nous sommes attaqués à ces déficits. En 2005, la France sera au rendez-vous des 3% de déficit. Alors je sais que pour les Tchèques il reste un bout de chemin à faire, mais je sais aussi que votre gouvernement veut le faire.

L'adaptation du pacte de stabilité sera nécessaire, mais le changement des 3%, je n'y suis pas favorable, parce que la règle des 3% de déficit, ce n'est pas une règle du pacte de stabilité, c'est une règle de bon sens. On ne peut pas durablement dépenser plus qu'on ne gagne. »

Auteur: Agnès Vaddé
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