Vive la rentrée !
Le repos est fini pour plus d'un million et demi d'élèves et d'étudiants, ainsi que pour 200 000 enseignants tchèques. Information sur cette nouvelle année scolaire qui vient de commencer en Tchéquie par Magdalena Segertova.
Cette année, les écoliers tchèques se pencheront sur des manuels et des cahiers environ 1200 heures. Effrayant ? Pas vraiment, vu que 12 semaines de vacances les attendent - beaucoup plus qu'auparavant. Il y a quelques années encore, les vacances d'automne et de Pâques n'existaient pas. Deux jours libres avant les fêtes de Pâques ne sont, certes, rien d'extraordinaire, surtout comparés à deux semaines en Grande Bretagne, par exemple, mais quand même... Un tiens vaut mieux que deux tu l'auras, n'est-ce pas ? Mais pour souffler un peu, pas besoin d'attendre le printemps, car, en automne déjà, deux nouvelles fêtes nationales seront célébrées : le 28 septembre, la fête de la St. Venceslas, patron de la Bohême et le 17 novembre, jour de la lutte des étudiants pour la liberté et anniversaire de la chute du communisme. Côté vacances, rappelons encore que cet automne sera bien riche pour les petits Pragois, qui, grâce aux assises du FMI et de la Banque mondiale pourront faire officiellement l'école buissonnière la dernière semaine de septembre.
Parlons maintenant des petits qui viennent de s'asseoir aux bancs scolaires pour la première fois dans leur vie. Les parents sont, paraît-il, de plus en plus soucieux quant à la qualité de l'établissement fréquenté par leur enfant. Alors qu'il y a dix ans, le seul critère de choix était la proximité de l'école, aujourd'hui, les parents entreprennent, avant d'inscrire leur petit quelque part, un travail de détective et ramassent des informations... Comment les instituteurs traitent les enfants ? Savent-ils rendre des cours intéressants et attrayants ? Est-ce que l'école est axée sur les langues, la musique ou le sport ? Par conséquent, certaines écoles n'ont ouvert, cette année, qu'une ou deux classes de cours préparatoires, les autres, plus prestigieuses, quatre et même plus. A Prague et ailleurs, le nombre d'enfants aux cours préparatoires, tout comme le taux de natalité, ne cesse de baisser. Dans la capitale, en cinq ans, quinze écoles ont été fermées. La mairie essaie de ne pas perdre ces bâtiments, au cas où ils resserviraient, un jour, à l'effet original. Les locaux sont donc loués aux écoles privées, on n y organise des cours de langues ou de conduite. Les enseignants, eux, sont contents, car, bien sûr, il est toujours plus agréable de travailler avec 20 enfants qu'avec 30. A Drozdin, village en Moravie du nord, où les tout petits, étant seulement cinq, passent leur première année de scolarité dans la même classe avec les enfants de 10 ans, les instituteurs sont ravis : "Cela marche très bien, les plus âgés aident les petits et deviennent leurs assistants", disent-ils. Modèle à imiter, peut-être...