Comment vivent les retraités tchèques?
Quelle est la situation des retraités tchèques? Sont-ils obligés de changer complètement de style de vie après leur départ à la retraite. Le journal Pravo enquête sur la vie de cette catégorie de la population tchèque, Vaclav Richter résume.
Selon le ministre du Travail et des Affaires sociales, Vladimir Spidla, la retraite change complètement la vie des gens qui sont souvent obligés de vendre leur maison, de supprimer leur chien et de renoncer aux séjours de vacances. Le ministre est pourtant convaincu que le départ de la vie active ne devrait pas changer le style de vie de ces gens. Selon le journal Pravo, il est cependant beaucoup plus probable que le départ à la retraite sera toujours un grand changement dans la vie des personnes concernées, changement qui ne sera pas nécessairement une catastrophe.
A en croire l'économiste Petr Zahradnik, quand on est capable de gagner sa vie, on devrait être capable de vivre convenablement même après la réduction de ses revenus. C'est l'épargne retraite qui serait, selon Petr Zahradnik, le remède le plus efficace aux maux du système des retraites en République tchèque. Il semble aussi que le départ à la retraite soit pour beaucoup surtout une barrière psychologique.
La sociologue Jana Dufkova constate que la majorité des retraités sont plutôt des gens passifs qui voient des obstacles partout et ne sont pas capables de profiter de leur situation. Bien sûr il y aussi les personnes capables de vivre librement malgré l'âge avancé, qui s'adonnent à des violons d'Ingres, pratiquent des sports, aiment se promener et voyagent. Cette catégorie est cependant minoritaire. Le retraité modèle en République tchèque est un homme ou une femme âgés qui n'ont d'autre occupation que les familles de leurs enfants. Souvent ils les soutiennent financièrement et parfois ils leurs cèdent aussi leurs appartements en ville et s'installent à la campagne.
Les couples et les individus à l'âge de la retraite qui partiraient régulièrement en voyage vers les pays étrangers, comme c'est le cas par exemple en Allemagne ou en France, n'existent presque pas en République tchèque. La société, elle, n'est pas très attentive aux problèmes et aux opinions des gens âgés. "C'est malheureusement une tendance mondiale, constate la psychologue Katerina Irmanovova. Nous ne réalisons pas que chacun de nous sera un jour retraité. Heureusement, je rencontre parfois des jeunes pour lesquels la grand-mère et le grand-père sont importants et qui leur demandent conseil. Les gens âgés peuvent nous donner beaucoup de choses, leurs expériences sont irremplaçables."