La République tchèque et la Chine : le commerce avant tout
Le ministre chinois des Affaires étrangères, Tchang Tia-süan, se rend, samedi, en République tchèque. La veille de son arrivée, Magdalena Segertova retrace, en bref, l'histoire des relations tchéco-chinoises.
La Chine était, après la partition de la Tchécoslovaquie, l'un des premiers pays à avoir noué les relations diplomatiques avec la République tchèque. Depuis, les rencontres des dirigeants des deux pays se sont enchaînées - un réchauffement sensible dans les relations avec ce géant asiatique, après une période un peu froide des années 80. La République tchèque et la Chine mettent, toutes les deux, l'accent sur leur coopération économique. Rappelons, par exemple, la participation de l'industrie tchèque à la construction d'une centrale électrique chinoise. A part l'économie, les Tchèques n'oublient pas d'évoquer, dès que l'occasion se présente, la question des droits de l'homme, assez épineuse pour la Chine. Pékin n'apprécie ni les contacts non officiels entre la Tchéquie et le Taiwan, ni les protestations tchèques contre la domination chinoise au Tibet. Chaque année, en mars, la République tchèque organise des Journées du Tibet : les Tchèques expriment leur soutien aux Tibétains, à leur mouvement de résistance, par des manifestations, des expositions, des films et des spectacles. Un peu partout dans le pays, on arbore aussi le drapeau tibétain. N'oublions pas non plus l'amitié entre le dalaï-lama, vivant depuis l'occupation chinoise du Tibet en exil, et le Président tchèque, Vaclav Havel. Prague a accueilli le chef spirituel des bouddhistes tibétains trois fois déjà...
Côté observation, ou plutôt non observation des droits de l'homme, Pékin reste inflexible. Il s'agit des affaires intérieures de notre pays, répètent les hommes politiques chinois et mettent le point final à la discussion. En fin de compte, leurs partenaires tchèques ne protestent pas. Pourquoi ? Il y a deux ans, Jan Kavan, chef de la diplomatie tchèque, l'a expliqué on ne peut plus clairement : selon lui, l'état des droits de l'homme ne devrait pas freiner le commerce...