En attendant la riposte des Etats-Unis
Le conflit militaire en Afghanistan est-il proche, est-il inévitable ? Deux questions qui sont à la une de l'actualité, aussi, en République tchèque. Alena Gebertova.
La République tchèque continue à manifester sa volonté de soutenir les Etats-Unis et leurs alliés, sous forme militaire ou sous une autre forme. Sur ce plan, la scène politique tchèque se présente rarement unie. Finies, certes provisoirement, les querelles entre les différents partis et leurs représentants, le consensus étant de rigueur. Près de huit mois avant les élections législatives, le Premier ministre, Milos Zeman, invite les politiciens tchèques à ne pas tirer de profit politique de la récente tragédie.
En attendant l'éventualité d'une frappe américiaine en Afghanistan, l'ambassade tchèque au Pakistan invite les touristes tchèques qui se trouvent dans le pays à le quitter immédiatement. Il y aurait actuellement au Pakistan trente touristes tchèques et deux reporters de la télévision. Le ministère des Affaires étrangères suppose qu'il n'y a aucun touriste tchèque en Afghanistan.
Les vols entre Prague et les Etats Unis, nous l'avons déjà dit, ont été renouvelés. Le seul inconvénient : à cause des mesures de sécurité sévères, les passagers doivent se présenter à l'aéroport cinq heures avant le départ de leur avion. L'heure est d'ailleurs à la vigilence et à des mesures de sécurité spéciales dans toute la République tchèque. En ce qui concerne les endroits à risque, ils ont été désignés immédiatement après l'attaque terroriste aux Etats-Unis. Compte tenu de l'évolution de la situation internationale, le ministre de l'Intérieur, Stanislav Gross, a annulé l'essai acoustique des sirènes d'alarme sur le territoire tchèque, prévu pour ce mercredi. Le tout pour ne pas semer la panique au sein de la population. Sinon, l'ambiance en République tchèque est calme : à en croire les sondages, les Tchèques ne se déclarent pas, dans leur majorité, très bouleversés par la possibilité de futurs scénarios catastrophiques. La seule preuve, peut-être, de ce que la vie n'est pas tout à fait « à la normale » : les gens suivent beaucoup plus l'actualité, dans la presse, à la radio et à la télévision qu'auparavant.