Nostalgie des années soixante
Il faut avoir plusieurs talents pour faire une bonne comédie musicale. Quant à Filip Renc, il sait bien trouver les images pour illustrer une chanson, il sait donner de la saveur aux scènes de danse, mais il ne sait pas toujours sauver les comédiens peu convaincants et se débrouiller face à des faiblesses du scénario. Son film nous propose un tableau très coloré et idéalisé des années soixante en Tchécoslovaquie communiste. Trois jeunes soldats décident de chercher leur bonheur en Occident et s'enfuient de la caserne avec cette intention. Sur le chemin de l'exil ils rencontrent trois jeunes filles et c'est une complication grave, car l'un d'eux, Simon, tombe amoureux de Tereza, une belle blonde qui vient de passer son baccalauréat. Après quelques hésitations, le déserteur Simon décide finalement de rester en Tchécoslovaquie malgré le danger que cela représente pour lui. Cette intrigue un peu maigre donne au réalisateur la possibilité d'enchaîner des épisodes dramatiques et des scènes de danse pleines de rythmes et de couleurs. L'inspiration par la comédie musicale à l'américaine, mais aussi, par exemple, par les Parapluies de Cherbourg de Jacques Demy, est évidente. Le tout flotte sur les tubes des années soixante, ces bonnes vieilles chansons dont la popularité est loin de se démentir même au début du 21ème siècle. Les comédiens dans les rôles principaux sont jeunes, sympathiques, ils dansent bien mais, parfois, ils n'arrivent pas à exprimer les états d'âme de leurs personnages. Ce sont les tanks soviétiques qui mettent un point final à cette histoire agréablement rétro, histoire qui se passe pendant l'été de 1968 donc au moment où la Tchécoslovaquie est envahie par les armées du Pacte de Varsovie. Le spectateur ne sent cependant pas le poids historique de cet événement, car tout est bien allégé par la musique. Voici un de ces bons vieux tubes qu'on peut entendre aussi dans le film.