Nouvelles Samedi, 20. JUIN, 1998
Les élections législatives anticipées en République tchèque sont terminées. Après le dépouillage du scrutin dans plus de deux tiers des circonscriptions électorales, c'est toujours la social-démocratie qui se classe première avec 32,53 % des suffrages, devant le Parti civique démocrate, parti de droite de Vaclav Klaus, avec 26,99 % des voix. Le Parti communiste a obtenu 11,36 %, les chrétiens-démocrates 9,26 % et l'Union de la liberté 8,33 %. Les républicains d'extrême-droite et le Parti des retraités pour les certitudes sociales n'ont pas franchi le seuil de 5 % et ne seront probablement pas représentés à la Chambre des députés. Selon la même source, 74,6 % des électeurs ont participé à ces élections, pourcentage qui ne diffère pratiquement pas de celui des législatives de 1996.
Le leader des sociaux-démocrates, Milos Zeman, a réagi à ces premiers résultats avec prudence, mais a formulé le voeu que son parti obtienne 35 % des suffrages. Il a refusé cependent de fêter la victoire de la social-démocratie avant de connaître les résultats définitifs des élections.
Les résultas préliminaires de ces élections sont publiés progressivement. Le premier dépouillage du scrutin devrait être terminé dimanche 21 juin et les résultats définitifs des élections, y compris la repartition des sièges dans la nouvelle Chambre des députés, devraient être connus au début de la semaine prochaine.
Un gouvernement majoritaire pourrait être créé maintenant par une coalition de la social-démocratie, des chrétiens- démocrates et de l'Union de la liberté qui totaliseraient 111 sièges dans le Chambre des députés. Un tel projet se heurterait cependant aux rapports difficiles entre les sociaux-démocrates et l'Union de la liberté qui considèrent leurs programmes comme incompatibles. Une autre coalition mojoritaire pourrait être formée par le Parti civique démocrate, l'Union de la liberté et les chrétiens démocrates qui totaliserait 101 sièges. Le projet ne pourrait se réalisait cependant que si les partis en question surmontaient les divergences qui les séparent.
Le Président Havel a invité déjà les chefs de la social-démocratie, du Parti civique démocrate, du parti chrétien-démocrate et de l'Union de la liberté pour lundi au château de Prague ou commencera le premier volet des négociations post- électorales. Selon le conseiller du Président, Jiri Pehe, Vaclav Havel demandera probablement au leader de la social- démocratie, Milos Zeman, de former le nouveau gouvernement, ce qui ne veut pas dire, cependent, que Milos Zeman deviendra automatiquement Premier ministre. Si le chef de la social- démocratie n'arrive pas a former un gouvernement stable, le Président pourrait confier cette tâche à un autre homme politique.
Selon Jiri Pehe, le Président pourrait s'adresser, en ce cas, au Parti civique démocrate de Vaclav Klaus, mais il est trop tôt pour parler d'une telle éventualité. Les législatives anticipées en République tchèque se sont déroulées dans un calme relatif et l'on n'a pas enregistré des incidents importants qui pourraient être considérés comme des infractions graves à la loi électorale.
Selon le délégué tchèque à la Banque européenne pour la reconstruction et le développement, Zdenek Tuma, les évaluations confirment les prévisions préelectorales et il n'a a pas lieu de craindre les retombées des élections sur les marchés des finances, bien que la toute première réaction puisse être un peu négative. Zdenek Tuma estime que les investisseurs étrangers comptaient avec la victoire de la social-démocratie et ne prévoient pas un changement radical de la politique économique en République tchèque.