Ales Valenta a remporté l'épreuve de saut en ski acrobatique, photo: CTK
A la faveur d'un saut inédit, Ales Valenta a remporté l'épreuve de saut en ski acrobatique, rejoignant ainsi le cercle très fermé des champions olympiques d'hiver tchèques. Guillaume Narguet.
Ales Valenta a remporté l'épreuve de saut en ski acrobatique, photo: CTK
En exécutant et réussissant, pour la première fois en compétition, un triple saut périlleux à cinq vrilles dont il est l'inventeur et qu'il est le seul à maîtriser, Ales Valenta, gentil fou de Sumperk, en Moravie, et porteur du drapeau tchèque, lors de la cérémonie d'ouverture, a conquis le titre olympique. Médaille d'or qui vient compléter celle de bronze obtenue, au tout début de ces Jeux, par Neumannova en ski de fond sur le 15 kilomètres et qui constituera aussi, à n'en pas douter, une source d'inspiration et de motivation pour les hockeyeurs dans leur volonté de ne pas tomber de leur piédestal, sur lequel ils sont installés depuis quatre ans, et d'écrire, par là même, l'une des pages les plus glorieuses de l'histoire du sport mondial. En attendant, en ramenant au pays la quatrième médaille d'or jamais glanée aux Jeux olympiques d'hiver par les sportifs de Tchécoslovaquie et République tchèque confondues, Valenta verra désormais son nom associé à celui de Jiri Raska, champion olympique de saut à skis à Grenoble en 1968, de Ondrej Nepela, inoubliable patineur artistique slovaque, vainqueur en 1972, et à tous ceux des joueurs de l'équipe de hockey de 1998. Autant de bonnes raisons pour qu'au village natal, les plus vieilles et meilleures bouteilles de "slivovice", fameux alcool blanc morave de prunes, soient enfin sorties de cave.
Ales Valenta, photo: CTK
Au-delà de toutes ces considérations, Valenta, avant son deuxième saut crucial et décisif, aura surtout résisté à la pression inhérente, à sa cinquième position au classement, à l'issue du premier saut d'une finale qui regroupait douze concurrents, dont quatre américains portés par 30000 supporters venus assister au show . Certes, son exécution ne fut pas parfaite, mais le saut, de par sa difficulté technique et l'ajout d'une vrille, présentait l'avantage de posséder un fort coefficient. A l'arrivée, même si les notes des juges ne furent donc pas optimales, c'est ce qui fit la différence, notamment par rapport à son dauphin américain.
Ales Valenta pouvait donc arborer un large sourire, au contraire de Katerina Neumannova, grande favorite de l'épreuve du sprint en ski de fond, mais éliminée, à la stupeur générale, dès les quarts de finale. La Tchèque, en plus d'un mauvais choix de skis, trop lents, par rapport à la qualité de la neige, avait incontestablement choisi la mauvaise tactique en décidant de se porter en tête de course dès le départ, puis de mener le train, jusqu'à quelques encablures de l'arrivée, avant de se faire passer par ses adversaires. Déception certaine, mais constatation également rassurante que le sport garde avant tout un visage humain, dans la victoire comme dans la défaite.