Dédommagement des "bérets noirs"
Environ 7 500 anciens membres des bataillons techniques auxiliaires, comme on appelait les camps militaires de travaux forcés crées dans les années cinquante pour des personnes politiquement peu sûres, obtiendront un dédommagement. Mercredi dernier, le gouvernement a décidé de leur payer une compensation financière de 625 couronnes pour chaque mois de travail. Les "bérets noirs" ont été les derniers à ne pas être dédommagés. L'Etat tchèque a déjà indemnisé les victimes de l'holocauste, les déportés de travail en Allemagne et en Autriche, les prisonniers politiques, les membres de la résistance et les citoyens tchécoslovaques déportés en URSS. L'Institut militaire historique évalue qu'environ 30 000 hommes ont passé par 23 bataillons techniques, entre 1948 et 1956. 400 d'entre eux y ont trouvé la mort. Les bérets noirs effectuaient les travaux les plus pénibles dans des mines, des carrières de pierres, dans des forêts, ils servaient de main-d''uvre presque gratuitement lors de la construction des routes, des tunnels, des chemins de fer, des aéroports, des hôpitaux. Les huit premiers camps de travail ont été créés avant 1950, mais leur nombre a rapidement augmenté après l'arrivée d'Alexej Cepicka à la tête du ministère de la Défense. A l'instar de l'URSS, il a créé les dits bataillons techniques auxiliaires, qui étaient, en réalité des camps de travaux forcés, où étaient placés les hommes de 17 à 60 ans: non seulement les jeunes recrues qui ne pouvaient pas servir dans l'armée pour des raisons politiques, mais aussi des soldats considérés comme ennemis politiques.