Enfin les verdicts pour deux chefs frauduleux d'une coopérative d'épargne
Enfin un espoir pour les clients des coopératives d'épargne ayant fait faillite frauduleuse : mercredi, les premiers verdicts sur deux chefs de la caisse d'épargne qui se disait la 1ère Française ont été prononcés.
Les deux chefs de la 1ère Française passeront 6 et 7 ans sous les verrous, pour avoir causé à leurs clients une perte de 38 millions de couronnes. Circonstance atténuante - leur casier judiciaire vide. Circonstance aggravante: le caractère hautement dangereux de leur acte et le fait que la plupart de leurs clients étaient des retraités qui y ont déposé leurs épargnes de toute la vie. La date de naissance du plus âgé d'entre eux est 1914....
D'autre part, il est vrai que les clients ne sont pas sans une part de responsabilité. Leur confiance en cet établissement était excessive. Ils étaient 400 à se laisser attirer par la promesse des intérêts de plus de 13%, et par le projet d'édification d'un complexe lucratif de restaurants et de magasins de luxe au centre de la vieille Prague. Le tout accompagné d'une vaste campagne de publicité qui à elle seule a englouti 7 millions de couronnes. Des hésitants se sont laissés persuadés par l'affirmation que l'établissement disposait d'un capital français. En moins d'un an, la 1ère Française s'est retrouvée à court des liquidités. Ses clients ont porté plainte.
La 1ère Française n'est pas l'unique coopérative d'épargne à avoir volé l'argent de ses clients. Le nombre de clients trompés dépasse 90 000. Leurs dépôts sont évalués à 8 milliards de couronnes. L'Etat peut leur rembourser 90% des dépôts, mais avec un plafond de 400 000 couronnes. A l'heure actuelle, 27 coopératives d'épargne sont en liquidation judiciaire. Une cinquantaine marche bien. La tradition des coopératives d'épargne remonte à la Première république, donc au début du XXe siècle, où elles naissaient surtout à la campagne et dans de petits bourgs pour y remplacer les banques. Après 1989, elles ont réapparu, mais des problèmes ne cessent de les accompagner.