Le théâtre et le cinéma tchèques sont de nouveau en deuil. Après la disparition récente de l'homme de théâtre, Ota Ornest, on vient d'annoncer la mort de l'actrice Slavka Budinova, survenue déjà le 31 juillet dernier.
Le théâtre et le cinéma tchèques sont de nouveau en deuil. Après la disparition récente de l'homme de théâtre, Ota Ornest, on vient d'annoncer la mort de l'actrice Slavka Budinova, survenue déjà le 31 juillet dernier. Sa stature et son profil prédestinaient Slavka Budinova à la carrière d'une tragédienne et à jouer des héroïnes romantiques et pourtant le large public la connaissait plutôt grâce à ses rôles comiques qu'on lui proposait notamment à la télévision et au cinéma. Elle a su très bien profiter du contraste entre son visage quasi sculptural et assez sévère et les situations comiques dans les pièces qu'elle jouait et en tirait souvent un effet irrésistible. Né à Ostrava en 1924, elle n'a trouvé une troupe à sa mesure qu'à Prague où elle est devenue, à partir de 1960, membre du théâtre E. F. Burian. Vedette de la troupe, elle a campé, entre autres, Catherine dans La Mégère apprivoisée de Shakespeare, Ranievskaïa dans la Cerisaie de Tchekhov, Emilia Marty dans l'Affaire Makropoulos de Capek. Elle excellait dans les rôles des femmes mûres qu'on croirait sans illusions, mais qui cachent souvent dans leur for intérieur une faiblesse où une passion. On la voyait beaucoup à la télévision où elle s'est produite aussi dans plusieurs feuilletons très populaires. A partir de 1960, elle a tourné quelque quarante films. C'est donc grâce aux grand et petit écrans que le public n'est pas prêt à oublier cette actrice qui savait si bien marier le sérieux et l'humour.
