La municipalité pragoise voudrait-elle plumer la poule aux oeufs d'or ?
Depuis quelques années, de nombreux producteurs étrangers, et notamment américains, ont pris l'habitude de tourner leurs films à Prague. Mais voilà que surpris par les inondations, leurs investissements prennent l'allure d'un fiasco matériel et technique. Un état de fait qu'aggravent les prétentions financières de la municipalité pragoise. Guillaume Narguet s'en inquiète.
Prague, une ville conçue pour les cinéastes. Telle était, en substance et jusqu'il y a peu, l'opinion qu'avait Hollywood de la capitale tchèque. Mais voilà que début août, Dame Nature et ses caprices ont fait tomber une bonne partie de leurs plans à l'eau. Parfois même, comme pour le film Le club des gentlemen extraordinaires, actuellement en tournage et dont l'acteur écossais, Sean Connery, tient le rôle principal, c'est à plusieurs millions de couronnes que s'élève le montant de la facture des dégâts matériels causés par les inondations. A ces pertes, s'ajoute également le fait de ne pas avoir pu tourner pendant plusieurs semaines. Et si, pour l'instant, seule l'équipe du Tour du monde en 80 jours, avec Jackie Chan en vedette, envisagerait de quitter Prague pour Berlin, les studios de Barrandov, le Hollywood pragois, se montrent, eux, de leur côté, plus pessimistes. Selon leur directeur, Radek Docekal, plusieurs autres producteurs réfléchiraient à cette même éventualité, dont la crue de la Vltava ne serait pas l'unique raison. Ainsi, ces six derniers mois, la municipalité pragoise aurait multiplié par cinq le prix de location de certains quartiers de la ville. Une politique qui, à terme, pourrait effrayer de nombreuses productions et les amener à porter leur choix sur d'autres villes de l'Europe de l'est. Heureusement, il semble que la municipalité, consciente des retombées néfastes qu'aurait pour sa ville la fuite des dollars américains, ait déjà décidé de revoir ses tarifs à la baisse. Une décision assurément pleine de bon sens pour de nombreux restaurateurs, hôteliers et les quelques 40 000 Tchèques employées occasionnellement par les producteurs...