Lutte contre la tuberculose
Le Service national de prévention de la tuberculose auprès de l'hôpital pragois Bulovka organise des visites médicales préventives des SDF en vue de lutter contre la propagation de la tuberculose en République tchèque. Astrid Hofmanova s'est entretenue au téléphone avec le chef de ce Service, le maître de conférence, Ludek Trnka, pour plus de détail sur cette initiative.
«J'ai eu cette idée lors d'un symposium organisé à Paris par la Banque mondiale et par l'Organisation Mondiale de la Santé. Son thème principal était la sensibilisation des groupes à risque sur les soins. Le traitement repose sur un soutien matériel, dont des produits alimentaires ou des sommes d'argent, que l'on accorde aux patients tuberculeux prêts à se soigner. Une série de pays européens organise ces dépistages depuis longtemps. Mais en Tchéquie, on n'a commencé qu'en mai dernier. Je sais, c'est un peu bizarre de payer quelqu'un pour qu'il se laisse examiner, mais pour lutter contre la tuberculose, nous devons utiliser tous les moyens possibles.»
Convaincre les SDF de la nécessité de passer un examen médical n'était pas du tout facile, dit le docteur Trnka...
«Comme nous n'avons aucun contact direct avec les SDF et qu'ils n'ont aucun intérêt de se soigner, nous nous sommes adressés à neuf organisations caritatives de Prague qui s'occupent des SDF et à l'Hôtel de ville. La municipalité a libéré à ces fins 300 000 couronnes. Ainsi on peut distribuer au SDF ayant passé l'examen les bons de produits alimentaires pour 50 couronnes. Jusqu'à présent, nous avons examiné environ un millier de SDF sur la totalité d'environ 10 000 SDF pragois. On a dépisté la tuberculose chez huit personnes et six sont encore à l'hôpital pour passer des examens. Si l'on compare ce nombre à la moyenne nationale, soit 14 malades sur 100 000 habitants, c'est beaucoup.»
Et comment se présente la situation en Tchéquie concernant la tuberculose?
«Il est vrai que le nombre de patients tuberculeux a augmenté après l'ouverture des frontières mais cette augmentation ne concerne que les groupes à risque, les SDF, les toxicomanes et les demandeurs d'asile. Dans la population normale, nous sommes au niveau de la France, de l'Allemagne ou de l'Autriche, ce qui nous range parmi les pays à taux bas de tuberculeux. Quant à l'avenir, nous projetons d'organiser des dépistages massifs chez les prostituées, les toxicomanes ou les prisonniers libérés.»