Le prince des ténors à Prague

José Cura (Photo: CTK)

Il est grand, brun, charmant et il a une des plus belles voix du monde. Il s'appelle José Cura et ce vendredi il donne un récital à la Maison municipale de Prague.

José Cura  (Photo: CTK)
Celui qu'on considère comme le prince héritier de Pavarotti, de Domingo et de Carreras, grands ténors de la génération précédente, chantera pour le public de Prague une dizaine d'airs d'opéra et quelques mélodies latino-américaines. Comme il partage ses activités entre le chant et la direction d'orchestre, il dirigera aussi l'orchestre pendant une partie de ce concert. Chanteur, chef d'orchestre il se considère pourtant en premier lieu comme acteur, homme de théâtre. C'est pourquoi il choisit les rôles qui correspondent à son tempérament. Il cherche la vérité dans tout ce qu'il chante.

Aujourd'hui il se trouve dans un pays qui a une longue tradition musicale. Parmi les questions inévitables qu'on lui a posées à Prague il y avait donc celle sur son rapport à la musique tchèque. "C'est une musique fascinante mais très difficile parce qu'on sent dans la musique le rythme du langage tchèque. Comme le langage tchèque est étranger à nous, Latins, nous n'y trouvons pas des paroles qui pourraient nous servir d'appui. Ainsi, lors de la première approche de la musique tchèque on se heurte à son aspect étrange jusqu'au moment où l'on se met à plonger dedans, à l'analyser, à l'étudier et où l'on commence à trouver des appuis. Pour moi, ce qui est le plus fascinant dans la musique tchèque, ce sont les orchestrations qui sont impressionnantes." Et qui est l'auteur tchèque préféré de José Cura? "Et bien, c'est Janacek puisque je l'ai chanté," dit-il et souligne que pour chanter, dans l'avenir, un opéra tchèque, il devrait d'abord apprendre la langue tchèque.

La grande ambition de cet artiste dynamique est d'attirer les jeunes vers la musique dite "classique". Il cherche a donner à ses récitals un caractère décontracté, refuse de porter un habit de gala, chante en chemise et pantalon, ne rejette pas la musique légère et chante parfois des tubes pop à la fin de ces récitals d'opéra. Il sait attirer des foules. Son récital pragois est donnée à guichet fermé et il est attendu avec impatience. "Le public est comme une femme, il veut être séduit," dit-il et il est évident, d'ores et déjà, qu'il a raison. Le public de Prague ne demande que cela.