Journée mondiale de la lutte contre la drogue : quelle est la situation actuelle en Tchéquie ?
Ce jeudi 26 juin est la Journée mondiale de la lutte contre la Drogue. Le docteur Jan Cimicky est psychiatre et l'un des spécialistes tchèques les plus éminents et médiatisés en matière de toxicomanie. Guillaume Narguet lui a demandé quelle était la situation actuelle en Tchéquie :
-Alors justement, le nombre de toxicomanes tchèques est en augmentation constante ; aujourd'hui, pour une population de 10 millions d'habitants, il y a plus de 100 000 toxicomanes. Mais quelles sont les drogues les plus répandues en République tchèque ?
« D'abord, c'est le cannabis, puis la pervitine et, en troisième position, l'héroïne. Et puis, il y a les autres drogues en moins grande quantité. Il y a aussi des médicaments... Récemment, il y a eu une loi sur le Rohypnol auquel les toxicomanes avaient recours lorsqu'ils étaient en manque. Et enfin, il y a toujours les drogues pour le « sniffing ». »
-Quels sont les problèmes sanitaires auquel vous, en tant que médecin et spécialiste de la toxicomanie, êtes le plus souvent confronté ?
« Vous savez, l'alcool est bien sûr une drogue. Mais je pense qu'on est plus en mesure d'aider les gens qui sont dépendants de l'alcool que de l'héroïne, par exemple. Les jeunes qui viennent et qui, depuis deux ou trois ans, consomment de l'héroïne racontent que le plus difficile pour eux est quand ils n'ont pas de drogue. C'est alors insupportable. Pour ne pas en arriver à cette situation, ils cherchent la drogue pour pouvoir vivre. Alors, vous voyez, ils ne consomment pas de drogue parce qu'elle apporte quelque chose de plus, mais parce que souvent, elle aide à supporter la situation de manque, sans drogue. C'est un cercle vicieux. »