Journée mondiale de la lutte contre la drogue : quelle est la situation actuelle en Tchéquie ?

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Ce jeudi 26 juin est la Journée mondiale de la lutte contre la Drogue. Le docteur Jan Cimicky est psychiatre et l'un des spécialistes tchèques les plus éminents et médiatisés en matière de toxicomanie. Guillaume Narguet lui a demandé quelle était la situation actuelle en Tchéquie :

« Les drogues sont un grand problème en République tchèque. Plus de 30% des jeunes ont eu, au moins une fois, une expérience avec la drogue, drogues douces comprises, comme le cannabis. En ce moment, il y a une lutte des forces conservatrices qui ne veulent pas qu'il y ait une légalisation des drogues dites douces, parce que celles-ci peuvent être le point de départ pour un passage aux drogues « classiques », dures. Mais il y a quand même une chose importante qu'il faut dire : pour l'Europe, la drogue vraiment classqiue, c'est l'alcool, sous n'importe quelle forme. Ce n'est ni l'héroïne, ni le cannabis. La drogue, c'est surtout le problème de la jeune génération. Maintenant, il n'y a plus de différences entre un jeune Français, un jeune Belge ou un jeune Tchèque. Avec internet et tous les autres moyens dont ils disposent maintenant, les Tchèques sont au même niveau que les autres, sauf peut-être au niveau économique. Mais au niveau des connaissances, c'est équivalent. Alors, je pense qu'on peut dire que la situation en Tchéquie est identique à celle qu'il y a en France. »

-Alors justement, le nombre de toxicomanes tchèques est en augmentation constante ; aujourd'hui, pour une population de 10 millions d'habitants, il y a plus de 100 000 toxicomanes. Mais quelles sont les drogues les plus répandues en République tchèque ?

« D'abord, c'est le cannabis, puis la pervitine et, en troisième position, l'héroïne. Et puis, il y a les autres drogues en moins grande quantité. Il y a aussi des médicaments... Récemment, il y a eu une loi sur le Rohypnol auquel les toxicomanes avaient recours lorsqu'ils étaient en manque. Et enfin, il y a toujours les drogues pour le « sniffing ». »

-Quels sont les problèmes sanitaires auquel vous, en tant que médecin et spécialiste de la toxicomanie, êtes le plus souvent confronté ?

« Vous savez, l'alcool est bien sûr une drogue. Mais je pense qu'on est plus en mesure d'aider les gens qui sont dépendants de l'alcool que de l'héroïne, par exemple. Les jeunes qui viennent et qui, depuis deux ou trois ans, consomment de l'héroïne racontent que le plus difficile pour eux est quand ils n'ont pas de drogue. C'est alors insupportable. Pour ne pas en arriver à cette situation, ils cherchent la drogue pour pouvoir vivre. Alors, vous voyez, ils ne consomment pas de drogue parce qu'elle apporte quelque chose de plus, mais parce que souvent, elle aide à supporter la situation de manque, sans drogue. C'est un cercle vicieux. »