Petr Parler - constructeur de la cathédrale Saint-Guy
Cette année, nous commémorons le 670e anniversaire de la naissance de l'architecte médiéval légendaire, Petr Parler, constructeur de la cathédrale Saint-Guy, au Château de Prague, et du pont Charles. L'atelier Parler fut, à l'époque, un centre artistique important en Europe centrale. Voici la vie et l'oeuvre de cet architecte et sculpteur hors du commun.
Il a construit le pont Charles et la cathédrale Saint-Guy mais aussi d'autres églises célèbres. Il marqua considérablement le visage magique de Prague et sa mort, le 13 juillet 1399, achève l'une des plus importantes périodes architectoniques de la métropole tchèque - le gothique. C'était sous le règne du roi et empereur Charles IV, qui voulait faire de Prague une capitale mondiale. La réalisation de ce rêve fut confiée à l'architecte et artiste génial - Petr Parler - que certains considéraient comme "un Allemand éprouvé" mais qui représentait pour beaucoup une personnalité Renaissance hors du commun, grâce à qui la Prague médiévale se rangea aux côtés des grandes villes européennes. Petr Parler est né en 1333 à Gmünd en Souabe ou à Cologne sur le Rhin dans une fammile d'architectes. Mais, l'année de sa naissance n'est pas tout à fait sûre, car les archives médiévales indiquent aussi d'autres dates. Avant d'être appelé à Prague, par Charles IV, Parler, qui n'avait à l'époque que 23 ou 26 ans, est arrivé à construire à Gmünd une belle église. A Prague, le jeune architecte était chargé d'un devoir difficile: il devait remplacer Mathieu d'Arras, architecte royal expérimenté décédé. A l'époque, Prague était le centre de l'Europe et la capitale de l'empire germanique. Cela grâce notamment à Charles IV et ses projets de construction de grande envergure. Il envisageait de faire construire la Nouvelle Ville de Prague et il a eu besoin d'un architecte capable de réaliser ce projet. Il avait fait un bon choix, car Parler n'hésitait pas à faire preuve de son talent, ses constructions devenant les joyaux de la ville pittoresque sur la Vltava. Parler lui aussi est tombé amoureux de Prague, il est devenu citadin nanti de Prague, échevin au Château et propriétaire de plusieurs maisons. Mais il travaillait surtout.
poursuit, pendant d'incroyables quarante ans, le travail de son prédécesseur français, Mathieu d'Arras. La cathédrale conjugue donc l'influence française et le gothique bohémien où la forme simple voire austère du style français est remplacée par un élan individuel, l'inégalité de l'humeur et une recherche intensifiant la luminosité. Mathieu d'Arras construit, dès 1344, le choeur à déambulatoire et à chapelles rayonnantes. Les arcs boutants à double volée neutralisent la poussée des voûtes sur croisée d'ogives et la repportent sur des contreforts ornés d'arcatures aveugles. Petr Parler crée un triforium en ligne brisée et des voûtes réticulés caractérisées par l'enchevêtrement des nervures. Après la mort de Parler, son atelier, dirigé par ses fils, continue le travail sur la cathédrale qui ne s'arrête qu'en 1419, avec les guerres hussites. A l'époque où l'atelier Parler quitte Prague personne ne se doute de ce que l'achèvement de la construction de ce symbole de l'Etat tchèque durera 510 ans.
Mais Petr Parler n'est pas seulement un architecte excellent mais aussi un sculpteur. On lui doit, entre autres, la sculpture de saint Venceslas, située dans la chapelle portant le nom de ce patron de Bohême, et que l'artiste a fait décorer de plus d'un millier de pierres fines. Parler est l'auteur aussi de pierres tombales des princes de la famille des Premyslides et de portraits sculptés de façon très réaliste de seigneurs et de leurs proches dans le triforium. La cathédrale abrite aussi son propre portrait sculpté ainsi que celui de son prédécesseur Mathieu d'Arras. Les deux artistes ont trouvé aussi leur dernier lieu de repos dans le sous-sol de la cathédrale. Mais la liste des oeuvres de Petr Parler serait incomplète si nous ne mentionons pas l'église de Tous-les-Saints construite en 1370, Notre-Dame du Tyn sur la place de la Vieille-Ville, l'église Notre-Dame-des-Neiges, la plus haute construction de Prague et il est l'auteur aussi du projet de la cathédrale Sainte-Barbe de Kutna Hora.
