Les personnes handicapées portent plainte contre l'Etat tchèque
Les personnes handicapées ont décidé de porter plainte à la Cour constitutionnelle contre l'Etat tchèque. Celui-ci rembourse les soins aux handicapés dans des établissements sociaux, mais ne verse aucune contribution aux familles qui soignent elles-mêmes, à domicile, un enfant handicapé.
"Notamment, dans des cas où un parent reste seul avec l'enfant handicapé, il est obligé de régler cette situation en recourant à un établissement social," dit Jan Hutar, du Conseil national des personnes handicapées. L'Etat dépense annuellement environ 5 milliards de couronnes à l'aide aux handicapées, ce qui est près de 73 000 couronnes par lit hospitalier. Toute cette somme est engloutie par les établissements sociaux et rien n'en reste pour payer aux familles les assistants personnels. Alena Skalova, auteur de la plainte, est convaincue de la violation de la Constitution dans ce cas précis, car cette dernière garantit à tous le droit à la même aide de l'Etat. Elle-même est mère d'un enfant handicapé qu'elle a été obligée d'envoyer dans un établissement social. La mère qui reste à la maison avec son enfant handicapé reçoit une allocation mensuelle de 3600 couronnes.
Trente villes se sont jointes à la manifestation de lundi. La remise de la plainte à la Cour constitutionnelle s'est faite par une sorte de course de relais. Sur leur chemin de Prague à Brno, siège de la Cour constitutionnelle, les handicapés se sont arrêtés dans 5 autres villes. Le Conseil national des personnes handicapées espère qu'après avoir analysé la plainte, la Cour chargera le gouvernement de modifier la loi actuelle et d'instituer un équilibre entre les allocations destinées aux soins dans les établissements et à domicile. Le ministre du Travail et des Affaires sociales, Zdenek Skromach, admet que l'actuel mode de répartition des moyens est injuste et promet des changements. A ses dires, un amendement à la loi est déjà en train de se préparer.