Aida, sauvée des eaux?
Dans le cadre du festival de musique classique Smetanova Litomysl, qui se poursuit jusqu'au 27 juin, s'est donné le fameux opéra de Giuseppe Verdi, Aida. Une Aida un peu particulière, sauvée des eaux en quelque sorte.
Le mois de juin est l'époque des festivals, mais quand le temps n'est pas de la partie, l'organisation de ce genre d'événement peut devenir un vrai casse-tête. Vaclav Veznik a mis en scène l'opéra Aida présenté dimanche dernier au château de Litomysl et nous parle des problèmes rencontrés :
« Eh bien, c'était un peu compliqué, parce qu'au départ nous voulions donner l'opéra dans l'amphithéâtre qui se trouve dans le jardin du château et qui peut accueillir un plus grand nombre de spectateurs. Aida ayant suscité beaucoup d'intérêt de la part du public, le comité organisateur du festival tenait à faire partager cet événement musical avec un maximum de personnes. Après, nous nous sommes dits que nous pourrions installer la scène dans la cour intérieure, qui est partiellement couverte par des bâches à l'occasion du festival, de manière à minimiser les risques. Et puis le temps s'est mis au beau, nous y avons cru, et nous avons décidé de faire le spectacle en plein air. Il pleut à nouveau maintenant, donc le spectacle aura lieu dans la cour. Avec une bonne part d'improvisation.
Nous voulons évidemment offrir à nos spectateurs un tableau d'Aida le plus complet possible. Pour ca, nous avons du improviser une nouvelle scène avec les praticables disponibles sur place, et en quelques heures à peine, nous avons pu opérer le changement de scène. J'aimerais ajouter une chose. Je sais bien que l'amphithéâtre est un endroit magnifique, mais depuis le temps que je participe à Smetanova Litomysl - et la première fois était en 1964 - il y a eu tellement de représentations qui ne se sont pas déroulées normalement dans l'amphithéâtre. Nous n'avons pas pu terminer La petite renarde rusée, ni Les noces de Figaro monté avec l'Opéra national ni d'autres encore, ce qui me fait beaucoup de peine. Alors je me suis dis récemment, puisque nous disposons de cet endroit couvert dans la cour intérieure du château, pourquoi ne pas en faire profiter les spectateurs et leur assurer la représentation. Et vous voyez, cette année encore nous avons hésité, nous avons voulu tenter notre chance et cette année encore nous nous retrouvons dans une situation délicate. Mais nous espérons que le public nous excusera et que le spectacle sera réussi. »
Produite par l'opéra Janacek de Brno, l'histoire tragique de l'esclave éthiopienne Aida, de son amour Radames et de la reine Amneris, a charmé le public. Outre les voix subtiles de Tatiana Teslia et de Ernesto Grisales, les costumes grandioses et les nombreux passages dansés ont vite fait oublier aux spectateurs la température quasi hivernale, l'humidité ambiante et les quelques faux pas. N'ayez crainte Monsieur Veznik, nous reviendrons.