Une initiative en vue de lancer des artistes de talent
L'exposition du jeune peintre français, Cédric Lollia, inaugurée, ce jeudi, dans la salle Manes à Prague, serait le premier maillon d'un projet de longue haleine appelé provisoirement Euro-promotion. La commissaire de l'exposition, Helena Staub, l'a présenté au micro de Vaclav Richter.
L'idée de lancer une telle initiative est venue au galeriste pragois Jan Mach de la Galerie Peron. C'est lui qui a déjà invité à Prague, Cédric Lollia, et il se propose maintenant d'attirer dans la capitale tchèque et de faire découvrir au public d'autres artistes encore inconnus et inclassables qui ne sont pas appréciés à leur juste valeur, car ils n'ont pas encore intégrer les rouage du marché de l'art. Helena Staub est une fervente adepte de ce projet :
"Personnellement, j'apprécie beaucoup l'idée de créer, justement à Prague, une plate-forme qui permettrait d'exposer, non seulement des plasticiens de grand talent de Tchéquie, mais aussi ceux d'Europe et du monde. Je suis contente que ce soit justement Prague, et non pas New York, par exemple. Paris est complètement hors jeu. A Paris, il n'y pas de galerie qui serait capable d'exposer un peintre qui n'est pas encore classé, ou dont les oeuvres n'ont pas encore été achetées par un musée, par une autre galerie ou par l'Etat par exemple. Rappelons que Prague accueillait les artistes d'avant-garde aussi dans le passé. L'exposition Rodin, en 1902, a été un grand événement. En France, on ne voulait pas de lui. La seule exposition qu'Auguste Rodin a pu avoir avant cette date en France, c'est lui-même qui l'a organisée. Il s'est complètement ruiné en construisant le pavillon Alma, lors de l'Exposition universelle de 1900, où il a pu, finalement, exposer pour la première fois ses statues et ses dessins. Mais à quel prix ? C'était donc Prague qui a exposé ses oeuvres, et qui a été la première à reconnaître son génie. Ce n'est qu'après l'exposition pragoise que la presse mondiale a commencé à s'intéresser à lui, et ce n'est qu'après son retour que la France s'est dite : nous avons ici un plasticien, nous avons ici un sculpteur ..."