Les tâches et les ambitions des antiquaires tchèques
Le 17e Salon des antiquités a ouvert ses portes dans la salle Manes à Prague. Cette fois-ci, le salon est consacré avant tout aux arts plastiques tchèque et aux meubles d'art des années 1930 ainsi qu'aux poupées des XIXe et XXe siècles, plus précisément aux têtes de poupée en porcelaine qui sont un article très demandé. Plus de 60 exposants participent à ce salon qui est organisé par l'Association tchèque des antiquaires, organisation qui fête cette année son 15e anniversaire.
L'objectif principal de l'Association est l'achat, la protection et la présentation des antiquités. Selon sa présidente Simona Sustkova ses activités sont pourtant plus larges :
« Dans les dernières années nous avons centré nos activités sur une meilleure connaisse des arts et des antiquités et sur le service d'information pour les restaurateurs des oeuvres d'art où il reste à définir certaines choses. Il y a toujours des différences assez importantes au niveau des connaisseurs et des restaurateurs. Nous désirons donc aider le public et les experts à mieux s'orienter dans cette problématique et identifier les personnes qui font un travail de qualité. Nous y avons réussi déjà en ce qui concerne la formation des antiquaires et nous voulons continuer donc dans ce sens. »
Un des grands problèmes du marché des antiquités en Tchéquie est la falsification. Jan Neumann de la salle de vente Meissner-Neumann à Prague :
« La falsification est un problème douloureux qui préoccupe tous les acheteurs et tous les vendeurs d'une oeuvre falsifiée. Aujourd'hui on falsifie même des tableaux qui se vendent pour 10 000 à 15 000 couronnes, quelque 330 à 500 euros. Et cela va bien sûr beaucoup plus loin jusqu'aux chefs-d'oeuvre, jusqu'aux falsifications réalisées avec une grande maîtrise. Souvent, même l'analyse chimique reste inefficace parce que les falsificateurs utilisent des peintures spéciales. Evidemment on n'en parle pas beaucoup pour ne pas effrayer le public. Néanmoins, ce n'est pas seulement un problème tchèque mais un problème mondial. »
Une certaine partie des oeuvres d'art et des antiquités tchèques est vendue chaque année à l'étranger. Faut-il craindre l'exportation et le pillage du patrimoine culturel tchèque ? Jan Neumann se veut rassurant :
« Ces dernières années cependant la tendance est tout à fait renversée. On ne va plus en Autriche et dans d'autres pays pour y vendre un bijou hérité de la grand-mère et pour y acheter par exemple un magnétophone. Aujourd'hui, les Tchèques achètent beaucoup plus d'antiquités à l'étranger et les importent dans notre pays. Souvent ils sont des participants très estimés à des ventes d'antiquités à l'étranger parce que le marché en Allemagne, en Autriche et en Italie traverse une étape un peu difficile. Il y a en Tchéquie toute une série de collectionneurs qui ont des agents cherchant des objets d'art concrets dans toute l'Europe et aussi sur internet, et les antiquités nous reviennent. Heureusement. »
Le Salon des antiquités dans la salle Manes à Prague sera ouvert jusqu'au lundi 15 mai.