La biche blanche
Les montagnes Jizerske (Jizerske hory) sont une chaîne de montagne au nord de la Bohême, à la frontière avec la Pologne et voisinant avec les Monts des Géants du côté est. C'est une très jolie région pour faire des balades, des petites randonnées ou, encore, du ski de fond.
Il faisait très froid cette nuit de fin janvier. Le gèle dessinait de magnifiques fleurs sur la vitre de la maison du jeune garde-chasse. Il décrocha son fusil du mur, le mis sur son épaule et sortit. Le froid ne le gênait guère, même mordant, tellement il était impatient de trouver la biche blanche dont on lui avait tant parler. Si seulement il pouvait l'attraper ! Cela ferait sa plus belle prise. Il marcha d'un bon pas et se retrouva bientôt dans la forêt. Le ciel était d'un bleu sombre, la lune brillait d'un éclat argenté et mystérieux. La neige crissait sous ses pas. On y voyait comme en plein jour avec ce ciel clair et la couverture de neige étincelante. Il marchait plusieurs heures, déjà, sans avoir aucune trace de l'étrange biche blanche qui avait échappé aux meilleurs chasseurs du pays. Le jeune homme commençait à perdre espoir de la trouver. C'est alors qu'il l'aperçut, au milieu d'une clairière. Elle était vraiment magnifique ! Svelte, gracieuse et d'un blanc immaculé. On aurait dit une créature presque irréelle. Le garde-chasse s'arrêta, épaula et s'apprêta à tirer. C'est alors que la biche blanche leva la tête et le regarda de son oeil d'un brun obscur et profond. A l'instant même, le jeune homme ressenti une douleur poignante au niveau de la poitrine et s'évanouit. A l'aube, son corps fut heureusement découvert par une vieille herboriste, qui portait des plantes au village, pour soigner la vilaine toux d'une fillette. Elle fit ramener l'homme à moitié gelé chez lui, le soigna et arriva à lui sauver la vie, excepté quatre doigts de pieds qu'il avait fallu amputer.
Difficile de dire si le jeune garde-chasse était au bord d'une crise cardiaque faute d'une affection dissimulée du coeur ou si la biche était envoûtée, mais il ne tira plus jamais ni sur un cerf, ni sur une biche. Il craignait trop d'y laisser plus que ses quatre doigts de pieds à un second essai.
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