Nouveau site tchèque à l’UNESCO : il « forêt hêtre » fou pour ne pas tomber sous son charme
Le Comité du patrimoine mondial, réuni ce mercredi à Fuzhou en Chine, a annoncé l’inscription de la forêt de hêtres des monts Jizera sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO. Cette forêt devient ainsi le premier site naturel tchèque répertorié par l’organisation.
Moins d’une semaine après l’annonce retentissante de l’inscription des stations thermales du « Triangle d’or » sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO, la République tchèque se voit de nouveau récompensée avec la nomination d’un autre site, la forêt de hêtres des monts Jizera (Jizerskohorské bučiny, en tchèque). Si quinze autres lieux en Tchéquie ont déjà reçu le label de l’UNESCO en tant que sites « culturels » d’intérêt, la forêt de hêtres des monts Jizera est cependant le premier site « naturel » tchèque à être classé sur la prestigieuse liste.
Située au nord-est de Liberec, près de la frontière avec la Pologne, cette réserve naturelle nationale d’une superficie de 27 km² présente un riche écosystème. Sorbiers, tilleuls, chênes, sapins ou encore épicéas côtoient ainsi les hêtres prédominants. Ces derniers se sont répandus à travers toute l’Europe après la dernière période glaciaire grâce à leur robustesse et leur adaptation aux conditions géographiques et climatiques de leur environnement.
Dans la forêt des monts Jizera, certains spécimens ont même plus de 200 ans. La réserve abrite également des espèces animales rares, à l’image de la salamandre tachetée ou du gobemouche nain, un passereau proche du rouge-gorge. Pour František Pelc, le directeur de l’Agence tchèque pour la protection de la nature et du paysage, interviewé par la Télévision tchèque, l’inscription de la hêtraie à l’UNESCO n’avait pourtant rien d’évident il y a encore quelques décennies :
« C’est un immense succès pour nous car nous nous trouvons dans une région qui dans les années 1980 et 1990 souffrait encore d’importants dommages liés à la pollution et connaissait des problèmes forestiers majeurs. »
Depuis cette époque, la République tchèque s’est employée à préserver cet espace en le classant parmi les réserves naturelles nationales en 1999. L’inscription de la forêt à l’UNESCO marque désormais une nouvelle étape qui devrait représenter une aubaine pour le développement de l’économie locale.
« Pour notre région cette reconnaissance constitue bien sûr une impulsion pour développer un éco-tourisme de qualité. Nous nous attendons à ce que la fréquentation par des touristes locaux et étrangers augmente significativement. Après une telle annonce, l’expérience montre qu’une hausse du nombre de visiteurs est généralement observée », note František Pelc.
Le ministre tchèque de l’Environnement, Richard Brabec (ANO), a pour sa part exprimé sa joie dans un communiqué, ajoutant que grâce aux forêts de hêtres des monts Jizera et au triangle thermal, la République tchèque venait de recevoir de « nouveaux emblèmes de renommée internationale ».
La forêt de hêtres tchèque n’est pas la seule à avoir été retenue par l’UNESCO. Des hêtraies de Bosnie-Herzégovine, de France, d’Italie, de Macédoine du Nord, de Pologne, de Slovaquie et de Suisse ont également fait leur entrée au patrimoine mondial. Ces pays avaient déposé une candidature commune avec la Tchéquie en vue de rejoindre les sites déjà répertoriés par l’UNESCO sur la liste des « forêts primaires et anciennes de hêtres des Carpates et d’autres régions d’Europe ».
Cette dernière avait été établie en 2007 et ne regroupait alors que des forêts d’Ukraine et de Slovaquie. La liste s’est par la suite allongée en 2011 et 2017. Deux ans plus tard, la République tchèque soumettait la candidature de la forêt des monts Jizera. Ce sont à présent 94 hêtraies issues de 18 pays différents qui figurent sur cette liste. L’estampille de l’UNESCO couronne les efforts réalisés ces dernières années par la République tchèque pour préserver ce site et assure désormais la protection et la promotion de cette forêt d’exception.
