A Paris, une projection du film tchèque Le Petit croisé
Auréolé de plusieurs récompenses, notamment du Globe de cristal en 2017, le grand prix du Festival international du film de Karlovy Vary, le film Křižáček (Le Petit croisé), du réalisateur tchèque Václav Kadrnka, a été projeté samedi dernier au cinéma Le Christine 21, à Paris. Cette projection a marqué l’ouverture de la nouvelle saison de Kino Visegrád, une plateforme qui œuvre pour la diffusion du cinéma d’Europe centrale en France.
Invité à la projection par Kino Visegrád, le scénariste français Christian Paigneau confirme les propos de Václav Kadrnka. On l’écoute :
« J’ai beaucoup aimé ce film, même s’il n’est pas forcément facile de rentrer dans l’histoire. J’avais déjà vu le précédent film de Václav Kadrnka, Quatre-vingt lettres. Le film Le Petit croisé m’a fait un sentiment similaire. C’est une histoire que l’on ne regarde pas par l’optique d’un adulte. Il y a quelque chose d’innocent dans ce film. Quatre-vingt lettres avait un héros enfant et en regardant le film, j’avais l’impression de percevoir le temps comme un enfant. Tout était long… Dans le cas du Petit croisé, ce n’est pas tout à fait pareil, car le film raconte l’histoire du père. Néanmoins, j’ai eu l’impression d’être un enfant qui découvrait le Moyen Âge. Voilà la force du réalisateur Václav Kadrnka. Ces films évoquent en moi mes souvenirs d’enfance. Quand j’étais à l’arrière de la voiture de mes parents, je découvrais le paysage. Maintenant, alors que je suis devenu papa, je conduis et je ne vois plus le paysage. Mais ce souvenir est resté en moi. »Pour Christian Paigneau, le film Le Petit croisé serait proche des œuvres de la Nouvelle vague tchécoslovaque des années 1960 :
« Avec ses films, nous sommes dans ce genre de cinéma, dans ce genre de visuel très beau, recherché et travaillé. Le Petit croisé a une image claire, limpide, lumineuse, avec de la peinture que l’on sent derrière. Ce long-métrage se distingue des autres films tchèques contemporains que j’ai vus, de ceux du réalisateur Bohdan Sláma par exemple, dont les sujets sont vraiment d’actualité. Chez Kadrnka, nous avons l’impression que l’histoire n’est pas liée au monde actuel, en revanche, ses films sont étroitement liés au cinéma en tant que tel, au cinéma d’hier mais aussi au cinéma qui peut encore se faire aujourd’hui. »Le Petit croisé du réalisateur Václav Kadrnka sera également projeté le 19 octobre prochain dans le cadre de la première reprise du Festival Czech-In à Dijon. Une sélection des meilleurs films tchèques et slovaques récents sera à découvrir au cinéma L’Eldorado du 18 au 21 octobre.