Le compositeur du tube du jour Jára Beneš a été l’auteur de musique d’opérette tchèque qui a rencontré le plus grand succès à l’époque de la Première République puis sous le Protectorat de Bohême-Moravie. Nous avons déjà évoqué la chanson intitulée « Náš starý c .k. polní maršálek » - Notre vieux maréchal de camp impérial et royal, Tube de l’année 1930 (cf. : http://www.radio.cz/fr/rubrique/chanson/1930-nas-stary-c-k-polni-marsalek-notre-vieux-marechal-de-camp-imperial-et-royal).
Le 13 mai naissent Jan et Kája Saudek (respectivement auteur de bande dessinée et photographe mondialement connu). Le 19 mai se tiennent les élections législatives en Tchécoslovaquie. Le parti des Allemands des Sudètes réalise le meilleur score, mais c’est le Parti républicain du peuple agricole et de la petite paysannerie qui obtient le plus grand nombre de mandats. Le 14 décembre, Tomáš Garrigue Masaryk abandonne ses fonctions de président de la République tchécoslovaque pour raisons de santé au château de Lány. Le 18 décembre, Edvard Beneš est élu nouveau président
Photo illustrative: avalonrose / Pixabay, CC0
S’en sont suivis de nombreux autres succès tant d’opérette que cinématographiques. Jára Beneš travaillait alors avec les plus grands réalisateurs du pays et quantité de ses chansons sont fredonnées aujourd’hui encore. Son opérette « Na tý louce zelený » - littéralement « Dans cette prairie verte », est bien connue aussi du grand public. Les paroles de l’une des chansons prétendent : « ten, kdo si na lásku přivyknul, těžko odvyká » - « celui qui s’est accoutumé à l’amour, s’en désaccoutume difficilement » ; une phrase que l’on peut ramener à l’union de Jára Beneš avec son épouse allemande. C’est probablement de cette relation mixte dont tirait sa source l’admiration qu’éprouvait Beneš pour tout ce qui était allemand et nazi. C’est ainsi que pour échapper aux poursuites d’après-guerre, le compositeur, dont les opérettes étaient jouées partout en Europe, a émigré au printemps 1945 à Vienne, ville alors à moitié en ruines, où il a fini tristement ses jours en jouant du piano dans un bar à vin quelconque. Dans la Tchécoslovaquie de l’après-guerre, son nom et ses compositions sont longtemps restés tabou. Ce n’est qu’à partir de la fin des années 1960 que ses mélodies, autorisées, ont de nouveau résonné. Voici l’une d’entre elles – tirée elle aussi de l’opérette « Na tý louce zelený » en 1935. Avec ses quelque 2 700 reprises rien que durant la période de l’entre-deux-guerres, elle reste l’opérette écrite en tchèque qui a eu le plus de succès auprès du public. Un succès qu’elle doit, entre autres, à la chanson intitulée « Já bych chtěl mít tvé foto ve zlatém rámečku » - littéralement « Je voudrais avoir ta photo dans un cadre doré ».