1926 : Hezká vzpomínka – Un beau souvenir
Nous commémorons cette année le 100e anniversaire de la fondation de l’Etat tchécoslovaque. Un siècle durant lequel une multitude d’œuvres artistiques ont été créées, mais aussi de chansons plus ordinaires que des générations de Tchèques aiment chanter ou fredonner. A raison d’une chanson par année, nous vous proposons de revenir sur les 100 chansons les plus connues et préférées du siècle écoulé depuis 1918. Et c’est à vous, chers auditeurs qui nous écoutaient partout dans le monde, qu’il appartient de choisir la chanson qui vous plaît le plus. Vous pouvez voter pour la chanson de la première décennie sur notre site radio.cz.
En 1926, le président nomme deux gouvernements : un premier d’abord intérimaire, puis, le 12 octobre, le troisième gouvernement dirigé par Antonín Švehla, qui est le neuvième gouvernement de la Tchécoslovaquie en neuf ans.
La Radio tchécoslovaque lance ses émissions régulières et, le 1er avril au midi, un signal horaire est diffusé pour la première fois. Il dure 15 secondes.
Et le 21 avril naît le sculpteur Olbram Zoubek.
Aujourd’hui plongeons-nous dans l’année 1926.
C’est une période marquée par la fin de l’intérêt suscité après-guerre auprès du public par le cabaret et par l’apparition d’une nouvelle mode : la revue. Oui, la revue avec des spectacles qui mêlent danse, musique, sketches, jazz et quantité de filles à moitié nues. Une sensation pour l’époque qui, pour un temps, met Prague, et pas seulement, en émoi.
Karel Hašler, artiste aux talents multiples que nous avons déjà évoqué à plusieurs reprises depuis le début de notre série, est alors devenu le directeur du Variété de Karlín (l’actuel Théâtre musical de Karlín, à Prague) et la revue ne pouvait pas manquer à son répertoire. Aucune des revues de Hašler ne pouvait se plaindre d’avoir une appellation insuffisamment attractive ou de souffrir d’un déficit de chansons entraînantes et de tubes.
Dans la revue intitulée « Prague a été, est et sera » de 1926 résonne une chanson nostalgique, intitulée « Un beau souvenir » qui peut être considérée comme une composition des souvenirs de jeunesse de Hašler, des vieux peupliers sur l’île de Císařská louka et des amours vécus autrefois sous ceux-ci et chantés.
C’est une autre grande personnalité de la scène musicale populaire tchèque qui nous rappelle ici cette chanson, Rudolf Antonín Dvorský, chanteur et musicien lui aussi particulièrement talentueux. R. A. Dvorský s’entendait très bien avec le vieux Hašler. C’est sans doute ce qui lui a permis d’exprimer parfaitement la tristesse qui ressort de Hezká vzpomínka – Un beau souvenir– de Hašler ; la tristesse que suscitait, à l’époque d’une jeunesse révolue depuis longtemps, la vue depuis Vyšehrad de la lune s’embrassant avec la rivière Vltava…